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    Traduction  de l'interview que Richard a accordé à Collider.com (oct. 2012)

      Traduction par Translator Girl

     

    Richard Armitage parle de l’humour du nain, du script qui change durant la production,

    des parallèles entre les voyages de Thorin et Frodon, et plus encore du tournage du Hobbit.

     


    InterviewsEn tant que Thorin Oakenshield, le chef de la compagnie des nains qui accompagne Bilbo dans son voyage, Richard Armitage a un énorme rôle dans le Hobbit de Peter Jackson.  Heureusement, si vous avez vu les bandes-annonces, vous savez qu’il ne fait pas que jouer le rôle, mais qu’il peut conduire un groupe de nains en chanson. Quoique je ne sache pas pour vous, après avoir entendu le groupe chanter dans la première bande-annonce, j’ai été complètement emballé par tout le casting
    .
    Coupure de quelques jours après l’avant-première de la bande-annonce.
    Mi-mai, plus tôt cette année, j’ai visité le plateau du Hobbit avec d’autres reporters en ligne quand la production filmait en Nouvelle-Zélande.  Il a parlé de la manière dont il a obtenu le rôle, de son personnage, de sa réaction à la vue de la première bande-annonce et du tournage à Bag End, de la relation de Thorin avec Gandalf, du tournage en 3D et en 48fps, de l’humour, et de beaucoup plus.

    Faisons y un saut pour voir ce qu’il a à dire.

    RA : J’ai eu une scène avec la barbe aujourd’hui, avec ma propre barbe, parce qu’il y a beaucoup de dispute de barbe à faire.

    Question : Avez-vous normalement une barbe plus longue ?

    RA : Non, elle est comme ça.

    Alors, vous êtes le chanceux de l’équipe ?

    RA : Oui, je suppose qu’une fois qu’on a décidé à quoi ressemblerait la barbe, j’ai réalisé que je pouvais la laisser pousser moi-même. Nous avons commencé avec une barbe autocollante qui avait à peu près cette longueur. Quand nous sommes arrivés au jeu d’action,  spécialement dans l’eau et avec toute sorte de cri de guerre, elle a commencé à se décoller et  il y a bien moins de souci avec celle-ci. Elle va beaucoup mieux, je pense.

    Parlons un petit peu plus… Est-ce un rôle que vous poursuiviez ? Est-ce qu’il vous poursuivait ?

    RA : Non, c’est lui qui est complètement venu vers moi. Je n’ai pas vraiment… Je savais que le Hobbit allait être fait, mais je ne m’étais jamais imaginé moi-même en nain. Alors, oui, je ne me suis jamais battu pour que cela arrive parce que je me figurais qu’ils ne voudraient pas d’un gars de 1,88 m. pour jouer un nain. Et même pendant les premiers jours de répétition et de tournage, je n’ai jamais vraiment défait ma valise durant à peu près trois semaines parce que je pensais que j’allais prendre un avion pour rentrer à la maison. Mais oui, tout a bien fonctionné.

    Alors combien mesure votre personnage de nain ?

    RA : La vraie taille de Thorin est 1,57mètres, ce qui fait qu’il n’est pas si petit. Je pense que les personnes qui mesurent 1,57 mètres seraient assez offensées si on les appelait naines.
    Oui, 1,57 m. Et je pense que je suis plutôt…Ils ont mis des talonnettes dans mes chaussures parce qu’ils voulaient que Thorin soit d’un demi-pouce plus grand que Dwalin, alors ils m’ont fait légèrement plus grand. Mais ce qui est dingue avec ça c’est que lorsque vous avez tout le matériel sur vous, le rembourrage, le costume, vous vous sentez plus grand que ce que vous êtes vraiment, alors mentalement, j’ai parcouru la dernière année dans une version plus grande - C’est comme une version géante de vous-même, et puis ils la réduisent, mais ce n’est qu’après que vous l’ayez vu réduite que vous y croyez, vraiment- Oui, c’est juste une connexion que vous faites dans votre tête, parce que vous êtes plus grand que tout le monde et plus lourd. Mais je pense que ce n’est pas une mauvaise chose, que nous n’ayons pas joué des gens petits.

    C’est probablement ce que les nains pensent d’eux-mêmes ?

    RA : Oui, exactement. Et quand vous considérez la façon dont ils ont eu leur royaume, ils sont prétentieux avec ça  - Ils se dédommagent pour le fait qu’ils sont une race secrète oubliée qui a failli être détruite. Les Elfes ont leur existence privilégiée, une existence quasi spirituelle, et les nains ont vraiment à se battre pour faire leur place. Alors ils le font en magnifiant leur univers.

    Vous êtes le nain, dans cette distribution, qui a joué dans MI-5 pendant trois ans, vous avez beaucoup d’entraînement en termes d’action.  Est-ce que ça a joué un rôle dans tout ça ?

    RA : Désolé, dites ça à nouveau ?

    Dans les séries MI-5,  ils font tous ces trucs d’action, vous êtes le membre des nains qui a fait ça pendant un assez long moment. Est-ce que ça a joué un rôle dans tout ça ?

    RA : Vous voulez dire pour obtenir un rôle ? Ou bien… Oui, je pense que la première fois que je me suis senti vraiment habité par le personnage c’était quand j’ai combattu en Thorin. C’est là que j’ai eu l’impression de savoir qui il était. Et il a fallu du temps. Nous n’avons pas vraiment commencé avant quatre-cinq semaines, et j’imaginais que c’était parce que nous devions le préparer en tant que guerrier plus qu’autre chose. Nous avons parlé de ça aujourd’hui, que des êtres humains qui sont petits, qui sont appelés nains, sont des êtres humains. Ceux-ci sont d’une race différente, ils sont loin d’être bienveillants. En fait, plus ils vieillissent, plus ils s’endurcissent et deviennent forts. C’est pourquoi vous avez une armée de nains dont les guerriers les plus expérimentés sur le champ de bataille seront les plus âgés. Donc, d’une certaine façon, l’Oakenshield représente cela. C’est comme un vieux morceau de bois qui est devenu dur avec l’âge. Alors oui, toutes les aptitudes de combat ont été vraiment utiles. Mais, comme je joue aussi le personnage plus jeune, en décidant comment l’interpréter, le style du combat a été une manière de le jouer. Ainsi quand il est un jeune nain, il combat dans un style complètement différent de celui qu’il pratique plus âgé. Il est beaucoup plus passionné et fou furieux, et comme il vieillit,  ça devient plus efficace, aussi il ne gaspille aucune énergie. C’est une manière très lourde et disciplinée de combattre. Alors oui, le combat a été une chose importante dans la construction du personnage.

     

    En plus d’être le chef des nains, Thorin a une partie plus sombre en lui, et je suis curieux. Je me demandais si vous pouviez nous parler un peu sur la manière de jouer cet angle là ?

     

    InterviewsRA : Oui, je pense savoir que son père et son grand-père ont été touché par la maladie de ce dragon qui n’affecte nécessairement pas tous les nains, mais certains d’entre eux y sont prédisposés. Cet attrait pour l’or, qui cause leur chute, a toujours été au fond de son subconscient. Et je pense que le fardeau, si imposant, de ramener ses gens vers leur terre natale, en fait une figure solitaire. Sachant que son grand-père a échoué, et que son père a échoué, s’il fait de même, il n’y a aucun autre membre de sa lignée qui le fera. Alors il continuera à traverser l’histoire comme étant le roi qui a échoué à exploiter le potentiel pour ses gens. C’est quelque chose, encore, qui est un énorme fardeau à porter. Et je pense que c’est ce qui le pousse, mais c’est aussi la chose dont il craint qu’elle le fasse échouer. Et il y a de nombreuses occasions pour lui d’échouer dans cette quête. Mais nous n’avons pas encore été dans la montagne et nous avons à faire les scènes autour de la maladie du dragon, je pense que ça va être très intéressant. J’ai fait le tour de toute sorte de choses différentes. J’ai cherché du côté de l’addiction à la drogue, quelque chose de semblable à ça, pour que cela ait un effet physique sur lui, sur son esprit et son corps. Mais je crois que parce qu’il a été un personnage très dur, mélancolique, je pense que l’or va changer cela, et ça va le ramener à la vie et faire de lui le roi qu’il devrait être et le rendre plus énergique. Mais il y a un prix à payer, je pense.

    Nous voyons ce thème dans le film Le Seigneur des Anneaux, avec Frodon porteur de l’anneau. Allons-nous voir des parallèles entre le voyage de Thorin et celui de Frodon ?

    RA : En fait, voilà qui est intéressant, je n’y avais pas pensé. Je suppose que oui, je pense qu’il y a un parallèle. Je crois qu’il y a aussi d’autres parallèles. Il y a plusieurs personnages dans Le Seigneur des Anneaux qui sont privés de droit et qui essayent de récupérer légitimement ce qui est à eux. Peut-être  que Thorin a plus une âme mercenaire. L’Arkenstone est certainement quelque chose qu’il convoite et désire ardemment. Et il sait que sans ce joyau, il ne pourra jamais vraiment être roi. Alors ça prend une réelle importance, comme un talisman qui l’obsède d’une manière analogue à celle de l’Anneau. Mais ce n’est pas quelque chose qu’il amène avec lui réellement dans l’histoire, c’est quelque chose vers quoi il se dirige. Mais oui, il y a eu des moments qui l’ont transporté hors du présent, qui ont projeté son esprit vers le futur et même vers le passé à cause du traumatisme dû au dragon sur la montagne. Tout cela il le porte en lui, aussi.

    Pouvez-vous nous parler un petit peu plus du tournage à Bag End et de cette chanson ? Et aussi de votre réaction en voyant la bande-annonce ?

    RA : Ma réaction ?  Je ne l’ai seulement vu qu’il y a deux jours, parce que je devais aller faire des ADR (?), et je n’avais pas vraiment vu quelque chose. Et je veux la réenregistrer parce que je ressens le personnage d’une manière différente qu’au début. C‘est bizarre, Bag End a été la première semaine de tournage pour ce personnage, pour moi et aussi pour les autres nains, et ça semble si différent. Mais c’était bien que ce soit maladroit. C’était comme s’ils n’étaient pas à leur place, parce qu’ils étaient dans cet environnement. Les nains ne s’accordent pas bien à ce qui est confortable, familial. Ils trouvent leur place dans des grandes salles et sur des champs de bataille. Et être dans une espèce de chaumière, un endroit étrange, tout cela a été extrêmement utile, la contrariété d’être amenés là pour prendre cet étrange personne dans une quête qui est monumentale pour eux… Ce petit bonhomme, qu’il est obligé d’embarquer, est une frustration tellement intense. Telle a été mon expérience de Bag End.

    Etes-vous en train de dire qu’il a été forcé d’emmener Bilbo ? Quand vous regardez l’histoire originale, ça ressemble à « Et bien, nous avons besoin d’un cambrioleur », et Gandalf dit, «C’est ce gars ». Que fait Thorin ? Est-ce qu’il demande à Gandalf « Pourquoi ce gars ? Pourquoi sommes-nous là ? Pourquoi un Hobbit ? »


    InterviewsRA : Oui, c’est quelque chose comme ça. Ils ont beaucoup pioché dans l’appendice du Seigneur des Anneaux. Je pense qu’il y a deux versions de cette possibilité de rencontre entre Thorin et Gandalf qui est en préambule de cette histoire et que j’ai certainement utilisé. Nous avons discuté du hobbit et pourquoi nous avons besoin de l’emmener. Dans cette histoire, on dévoile au fur et à mesure pourquoi nous avons besoin d’un hobbit pour trouver l’Arkenston. Parce que le dragon ne reconnaîtra pas l’odeur d’un hobbit, alors qu’il connaît très bien l’odeur d’un nain. Et il y a une possibilité qu’ils soient plus agiles (?) et qu’ils soient plus à même d’y aller. C’est un projet incertain à accepter pour Thorin et je ne pense pas qu’il y ait jamais cru. Je pense qu’il a besoin de Gandalf pour partir dans cette quête et si Gandalf dit qu’ils doivent emmener cet hobbit, alors pas de problème. Parce qu’il ne peut pas vraiment le faire sans lui car Gandalf possède la carte et la clé. Mais en cours de route, il y a cette relation antagoniste entre Thorin et Gandalf. Je pense que Thorin essaye de prouver que Gandalf n’est pas correct et il suppose qu’il essaye d’usurper ses qualités de chef. Quand Gandal n’est pas là, Thorin devient vraiment un chef, et quand il revient, il doit être subordonné, et c’est quelque chose qu’il n’aime pas du tout.

    Avez-vous été surpris qu’ils vous offrent le rôle de Thorin ? Parce que dans la manière dont il est normalement décrit- même si vous jouez une version plus jeune du personnage- il semble toujours plus vieux, comme dans les dessins ou des trucs comme ça... Vous êtes un homme plus jeune, alors avez-vous été surpris qu’ils viennent vers vous avec cette offre ?

    RA : Oui, Je l’étais. Dans le livre, quand Thorin appelle Gandalf, je pense qu’il l’appelle « Maître Sorcier » ou quelque chose comme ça. Il utilise un terme qui suggère que Thorin est plus vieux que Gandalf, ce qui est dingue. Mais oui, il l’est. Nous l’avons joué en le faisant se déplacer beaucoup plus lentement et en le faisant parler différemment. Mais en fait, si vous voulez un tel personnage, alors vous cherchez un homme plus âgé. Mais je pense qu’ils avaient besoin qu’il soit …. Eh bien… J’avais besoin qu’il soit héroïque sur le champ de bataille et qu’il soit quelqu’un qui a toujours un potentiel pour accéder à cet état d’excellence sur un champ de bataille, même si c’est comme… S’il est comme une flamme qui vacille, qui est presque éteinte, mais qui a ce potentiel pour se ré-allumer. Il est comme une flamme mourante quand vous le rencontrez la première fois, mais il se doit d’être une flamme. C’est quelque chose que j’ai défendu lors de la création du rôle, alors on l’a fait comme ça.

    Pouvez-vous parler un petit peu de votre premier jour sur le tournage. Etiez-vous un fan des films du Seigneur des Anneaux ? Et comment était-ce pour vous de déambuler dans ce monde ?

    RA : Oui, il y a eu  pas mal de moments où je me pinçais. Etre à Bag End, regarder dans les yeux de Ian et cette impression de n’avoir jamais ressenti ça auparavant, ce sentiment que vous êtes dans un film, bon pas vraiment dans un film, mais dans le monde des films de l’Anneau. Ca aide certainement au personnage, parce que vous le (Ian) regardez et il est le personnage. Il vous regarde à nouveau en tant que ce personnage et d’une certaine façon, il vous donne votre personnage. Mais oui, le film entier a été un peu comme ça. Chaque endroit où nous arrivions, c’était comme ça. Vous n’avez pas vraiment besoin d’en faire plus, comme aujourd’hui, vous n’avez pas besoin d’en faire plus. Vous vous asseyez dans un tonneau et vous vous laissez lancer.  Peter est brillant dans l’explication de ce qu’il va créer autour de ces moments, alors vous n’avez jamais aucun doute sur l’étendue que va avoir ce monde.

    Les autres nains nous ont dit qu’aujourd’hui était probablement le plus agréable. Est-ce pareil pour vous ou y a eu-t-il d’autres jours ?

    RA : La plupart des jours de tournage l’ont été. Oui, vous sautez du lit chaque matin et allez au sommet de la montagne. Nous avons eu plusieurs jours comme cela où vous avez le souffle coupé.  Aujourd’hui, c’est juste du plaisir, pas de dialogue.

    Vous repoussez les limites de la technologie en filmant avec les caméras numériques Red Epic à la fréquence de 48 images par seconde et en 3D. Avez-vous parlé de ces prises en 48 images par seconde et que pensez-vous de la 3D ?


    InterviewsRA : Je ne suis pas un énorme fan de la 3D.  J’ai vu des choses bonnes en 3D et j’ai vu pas mal de mauvaises choses en 3D. Je pense que si un film est créé pour l’effet de choc en 3D, alors c’est le genre de film qui ne m’intéresse pas vraiment. Mais je pense que ce film n’a pas été mis en scène autour de choses bondissantes hors caméra.  C’est la texture et la manière de montrer la Terre du Milieu d’une façon palpable qui font que vous avez l’impression d’être dedans. Et il y a tellement plus de ce monde, comme Mirkwood, et chaque occasion qui permet de développer et mettre en valeur le monde naturel devient prise de vues. Je pense aussi qu’en ce qui concerne les créatures fantastiques, avec les 48 ips, on les intègre beaucoup plus facilement aux vrais personnages. Alors je pense que cette frontière est atténuée entre les vrais personnages et ceux créés, pour ce que je peux en déduire. Je n’en n’ai pas vu grand-chose moi-même. J’ai vu une paire de prises de vues, des prises d’hélicoptère et les détails sont incroyables. Je pense que l’effet de flou durant les séquences d’action est parti. Alors je suis juste fasciné par l’idée de voir cet énorme changement au cinéma, ce pas-de-géant vers ce qui est inévitable. Il n’y a rien pour arrêter cela, ça va arriver, et ça repousse les limites de l’expérience cinématographique. Le son 3D est déjà en développement. Et je pense que les cinémas doivent vous donner quelque chose que vous n’avez pas ailleurs,  autre part qu’au cinéma, et peut-être ce film va être quelque chose qui franchit cette limite.

    Il semble que, d’après les miettes de ce que les autres acteurs ont dit, le voyage des nains, est moins sur la recherche de l’or que sur la reconquête de leur terre natale. Est-ce une supposition correcte ?

    RA : Oui, je le pense. Je crois que les Nains par nature sont avides et obstinés, et ils convoitent l’or, ça ne fait aucun doute. Ils ne voient pas ça comme une mauvaise chose. Vous devez écarter tout sentiment humain quand ça devient de l’avidité et de l’accumulation de richesses. Ils voient ça comme une chose positive. C’est un groupe particulier de nains, rien que treize sont présents dans cette quête. Tous les autres leur ont tourné le dos et dit, « Non, non, non, laissez la tranquille. Restez loin de cette montagne ». Donc, c’est vraiment l’histoire de treize survivants qui vont essayer de faire une chose que d’autres personnes ont voulu les dissuader d’accomplir. Ainsi il y a une sorte d’esprit de conquête chez les nains. Mais comme je l’ai dit, nous n’avons pas vraiment… Nous avons fait quelques séquences de poursuite autour de la montagne, mais nous n’avons pas vraiment fait le point sur l’endroit où nous trouvons l’or, le touchons et le possédons. Alors, ça va être intéressant de voir comment cela va diviser ce groupe très uni de chercheurs.

    Une intéressante pirouette qui ressemble plus à quelque chose comme un combat nationaliste de la liberté, pas nécessairement une chasse au trésor.

    RA : Oui, du point de vue de Thorin, je crois qu’il pense moins à l’or et plus à ses gens et à sa propre histoire vis-à-vis de son grand-père, son père, et de son ennemi juré Azog qui a massacré son grand-père. Et aussi au dragon Smaug, avec qui il a cette relation particulière et j’ai utilisé Hiroshima comme inspiration pour cette dévastation qui les a mené loin de chez eux. Alors oui, c’est le moteur qui conduit Thorin.

    Pouvez-vous nous parler un petit peu plus du ton du film ? Parce que nous savons que Le Hobbit prend place dans un temps et une époque différente dans l’univers. Comment êtes-vous tous ? Etes-vous des gars qui ont le sens de l’humour ? Pouvez-vous nous parler du sérieux par rapport à l’humour ?

    RA : Oui, il y a beaucoup d’humour. Les nains sont des petites créatures assez étranges. Ils sont mal élevés,  avides. J’ai cherché l’humour de Throrin, il est difficile à trouver. Il n’a pas beaucoup de quoi rire. Mais tout parle de camaraderie. Le seul endroit où ils sont vraiment décontractés c’est à Bag End avant leur départ pour la quête. Et dès qu’elle commence, il n’y a plus beaucoup de moments de détente pendant lesquels ils peuvent décompresser et se marrer. Mais oui, ils se débrouillent pour trouver ces extraordinaires circonstances où il y a cette étincelle d’humour. Dwalin et Thorin sont les meilleurs potes et il y a un esprit de camaraderie entre eux. Et sur le champ de bataille, ils se soutiennent l’un l’autre et ils ont cette supériorité dans l’habileté au combat. Oui, l’humour y joue un rôle mais pas nécessairement chez mon personnage.

    Une des choses sur les films du Seigneur des Anneaux, je l’appelle le moment ‘sacré pétrin’ où ils ont… Legolas a des moments ‘sacré pétrin’, comme quand il glisse sur le Oliphant. Je suis curieux, avec les scènes d’action que vous avez dans ce film, avez-vous des moments où le public va dire « Oh, mec ! » ?

    RA : Oui, je suis sûr qu’il va y en avoir. Il y en a une paire. Je pense que c’est plutôt des moments de combat, je ne sais pas ce que Peter nous réserve. Nous avons couru à travers des flammes. Ils ont enflammé le K -Stage, et j’ai fait un ralenti à travers la forêt en feu. Et il y avait une immersion de ma doublure avec le gel ignifugé. Après, il s’est arrêté et m’a regardé le faire et là j’ai eu un moment ‘sacré pétrin’. C’était comme si je disais « Tu ne vas rien mettre de ça sur moi ». Mais c’était sympa. J’essaye de réfléchir, je suppose que quand les nains émergent de leur montagne dans leurs armures…Vous parlez des cascades, n’est-ce pas ?

    Je parle en général

    RA : Je ne sais pas encore.

    N’y-a-t-il pas de soucis supplémentaires, courir à travers ce feu avec cette longue chevelure flottant derrière vous ?

    RA : Vous savez quoi ? Si jamais elle prend feu, quelqu’un courra et jettera un seau d’eau sur moi.  Il ne reste plus qu’à le faire.  C’était un bon jour aujourd’hui, nous avons eu pas mal de  bons jours comme ça, lorsque vous regardez ce qu’il y a à faire et qu’ils répètent avec le cascadeur et puis vous intervenez et le faites. Je pense à ce que nous avons fait l’autre jour sur une plate-forme et sur laquelle j’étais dans la bouche d’un Warg et où j’étais secoué. Pete veut toujours aller plus loin, alors ça été jusqu’au moment où j’ai été durement secoué et quand vous vous le repassez à 120 images par seconde, c’est fantastique, alors vous pensez « Ok, renvoyez-moi là-dessus pour le refaire. Secouez-moi plus fort ». Alors oui, je veux toujours faire plus.

    Combien tout cela pèse-t-il ? L’armure et tout le reste ?

    RA : Je pense que je porte… Le plus lourd que j’ai porté, un supplément 30 kilos sur moi, c’est un quart du poids de mon propre corps en plus de ce que j’ai déjà. Oui, ça été difficile, mais  le seul inconvénient de cela c’est que vous avez chaud et que vous êtes fatigué, mais parce que tout est plus lourd, c’est vos mouvements qui sont ralentis. Alors vous vous repassez les images et vous vous dites « Je sais que je travaille dur, mais on ne dirait pas que je travaille assez dur ». Alors vous devez faire des efforts extraordinaires pour le faire paraître vraiment dynamique. Et puis on vous réduit et ça semble encore plus petit, alors je ne sais pas. Ca a été un défi permanent.

    Je suis curieux, quand vous avez signé, vous avez eu le script et puis il change souvent sur le tournage. Combien de choses ont changé en ce qui vous concerne et pour le film pendant que vous jouiez ceci ? Avez-vous eu les pages la nuit précédente ?


    InterviewsRA : Oui, le script l’a été probablement. Je ne crois pas qu’il y ait eu une seule page dans le script qui n’a pas été changé. Mais tous les changements ont été le résultat du processus de tournage et on réalise comment les personnages vont être développés et comment ils parlent. Et c’est ce que j’aime chez Philippa, Fran et Pete, la façon dont ils écrivent en commençant par écouter votre voix, et ils écrivent pour vous et pour tous ces personnages. Alors le script doit changer à partir d’où ils ont commencé. Et bien sûr, toutes les séquences d’action sont conçues et vous avez la mise en scène qui suit. Et Pete va toujours faire quelque chose que vous n’attendez pas à votre arrivée sur le plateau et il vous dit « J’ai dû penser à ce moment » et c’est toujours mieux que ce qui était écrit. Alors bien que ce soit frustrant d’avoir votre dialogue la veille, c’est toujours génial, c’est toujours meilleur. Et vous êtes debout jusqu’à quatre heures du matin à écouter et vous revenez le lendemain et c’est un cadeau.

    Avez-vous été dirigé par Andy Serkis dans la seconde unité ? Comment est-il ?

    RA : Oui, il est génial. Il connaît la vision de Pete, il a une bonne relation avec lui et les autres acteurs. Et parce qu’il a aussi été dans le film, il comprend totalement la manière dont nous procédons. Nous avons fait un combat qui faisait essentiellement partie du prologue quand les nains prennent les portes de la Moria, et c’était un bon jour pour arriver dans la deuxième unité. Il avait les Orques sur ces buttes et il les rassemblait pour qu’ils commencent à lancer leur cri de guerre et les éoliennes tournaient et il y avait du sang partout. C’était vraiment un bon jour. C’est super d’avancer avec cette énergie, et il a vraiment créé de l’énergie sur le plateau. La seule difficulté est que Peter veut diriger les deux unités alors il vous faut attendre l’approbation de Peter qui est stupéfiant parce qu’il ne laissera pas un seul plan de côté. Il veut tout voir. J’ai mis une protection sur ma lèvre, je l’ai explosée et j’avais une gorgée de sang et cette grosse, énorme lèvre fendue et il a dit « Okay, peux-tu en refaire une maintenant ? » et moi « Oui, d’accord » avec cette grosse gorgée de sang. Mais ça rend bien sur la prise parce que j’avais ces dents saignantes et ça dégoulinait sur mon visage. Tami Lane va avoir d’énormes applaudissements pour ça.

    Alors ça été un de ces moments ‘sacré pétrin’ ?

    RA : Ca l’a peut-être été quand j’ai avalé mes propres dents.

    Pour les gens qui sont là vendredi et qui ont quelques heures de libre, y a-t-il une ou deux choses à Wellington que vous pourriez leur recommander de voir ou de faire ?

    RA : Le Musée Te Papa est génial. Il y a quelques bons bars que je peux vous recommander. Mighty Mighty est un bon bar. Matterhorn est bon aussi. C’est ce que vous vous voulez dire ? Oui, allez au Te Papa. Te Papa est vraiment bien.

    Etes-vous reconnu quand vous allez en ville avec votre attirail ? Non ? Etes-vous prêt à être reconnu quand vous vous promènerez dans quelques mois ?

    RA : Sans la barbe ? C’est intéressant, car ce personnage n’a vraiment aucune ressemblance avec moi, alors c’est plutôt plaisant. Ca sera mieux.