• Traduction des Q&A Twitter de Richard du 2 avril 2015

    Nominé dans la catégorie 'Meilleur acteur masculin' aux Olivier Awards, Richard - à défaut d'être présent au photocall et au lunch offert à tous les nominés - a répondu à des questions posées par des fans sur Twitter

     

    Traduction par Jolie Pensée

    Merci à RichardArmitageNet.com pour la transcription https://storify.com/RAnetdotcom/askarmitage-olivierawards-q-and-a

     

    Traduction des Q&A Twitter de Richard avec The Olivier Awards

     

    The Olivier Awards : Bonjour tout le monde. Merci d’être là.

    Je vais commencer avec une très bonne question de la part d’une personne très spéciale :

     

    Yael Farber : Le meilleur moment 'pied au plancher' ? La première photo ? Vomir son impro dans l’acte 4 ? Perdre le contrôle de sa vessie ? Dépasser ses limites avec des représentations de 4 heures taillées à la hache ?

    RA : Est-ce que je peux répondre le petit-déjeuner pourri que tu nous as payé il y a environ un an à Leeds ?  L’impro principale de l’acte 4 que j’ai jouée tous les soirs.

     

    Glady : Aviez-vous votre propre version de John Proctor avant d’être en contact avec Yael ? Etait-elle différente ?

    RA: J’avais « goûté » à l’extraordinaire portrait de Miller d’une façon très personnelle, je pense que c’est ce que Yael a vu.

     

    Su Falk : Quel serait le rôle de votre vie ?

    RA : C'était celui-ci. Proctor, mais le travail de Yael a dépassé toutes mes espérances. Nous avons un Traduction des Q&A Twitter de Richard avec The Olivier Awardsautre rôle à l’esprit…

     

    Laura Morano : Dans un script, qu’est-ce qui vous fait dire " ça, c’est pour moi " ?

    RA : Quand vous lisez les mots sur le papier et qu’immédiatement vous avez envie de les déclamer et puis vous essayez.

     

    Liz Hanbury : Quelle est la première pièce que vous avez vue au théâtre et qui a eu un impact sur vous ?

    RA : Michael Gambon « Volpone » (1), Janet Mc Teer « A Doll's House » (2)

     

    Allison Rose : Que tirez-vous de votre grand retour au théâtre par rapport à votre travail pour le cinéma ou la télévision ?

    RA : Je pense le sens du  " travaille dur ou rentre chez toi " et que chaque « prise » est une chance d’aller au plus profond des choses. Pas de répétitions.

     

    Cristina Baier : Etes-vous excité d’être nominé pour les Olivier Awards ? C’est un honneur, je vous souhaite tout le meilleur.

    RA : Je n’ai jamais été plus fier. C’est un immense honneur d’être en compagnie de Mark, Tim et James. Des acteurs que j’admire immensément. (3)

     

    Desphine Estienne : Quel rôle voudriez-vous jouer plus que tout à l’avenir, lequel rêvez-vous de jouer ?

    RA : J’adorerais être sur scène et dire « Tomorrow and tomorrow and tomorrow »…  (4) J’ai assez déjà dit ça en privé !

     

    Wang Lu : Qu’est-ce qui est le plus difficile sur scène, le conflit dramatique ou les émotions sensitives ?

    RA : Ressentir quelque chose / la chair de poule sont durs à « voir », je pense qu'une « alchimie silencieuse » entre deux acteurs peut galvaniser le public.

     

    Jessica : Parlez-nous du casting du Crucible. Comment c’était de travailler avec eux ?

    RA : Un casting extraordinairement solide, vibrant, humble, attentionné, impliqué. Ils étaient tout à la fois. Catherine me manque. (5)

     

    TildaDwi : Qu’est-ce que vous aimez et détestez le plus dans le personnage de John Proctor ?

    RA : Son amour pour Elizabeth. Son aveuglement. L'un fait changer l'autre tout au long de la pièce, l’amour lui rend la vue, il meurt dans la clarté.

     

    Cyn: Un acteur/actrice avec qui vous aimeriez jouer sur scène ?

    RA : Un acteur/actrice qui compte vraiment sur les autres pour tout ce qu'ils apportent. Dur à dire tant qu’on a jamais été sur scène ensemble et qu’on ne s’est pas regardé dans les yeux. Cate Blanchett. 

    Traduction des Q&A Twitter de Richard avec The Olivier Awards

     

    Allisson Rose : J’ai adoré la version digitale du Crucible mais je sais que c’était une expérience différente de la pièce en direct. Y a-t-il quelque chose que vous préférez dans la version filmée ?

    RA : Yael m’a forcé la main, les plans rapprochés. C’était une perspective que seulement les acteurs pouvaient avoir, les caméras sont allées là, magnifique ! 

     

    Gai Singer : Mis à part “The Crucible”, quelles autres œuvres d’Arthur Miller aimez-vous ?

    RA : (Rires) "A View from the Bridge". La mise en scène d’Ivo Van Hove est stupéfiante. " The Price "  est une de mes préférées.

     

    Zebra Déborah : Quelle réaction du public avez-vous préféré tout au long de la pièce ?

    RA : Acte 2, quand Cheever entre pour arrêter Elizabeth, le public souffle « oh non ». Les gens mettaient leurs mains sur leur visage, leur crainte était palpable.

     

    Dorothea Blümer : Six mois après, avez-vous laissé John Proctor derrière vous ou est-il encore présent ?

    RA : Il sera toujours là, je jette toujours un coup d’œil à ses textes, c'est comme écouter la 3 ème de Beethoven avec une oreille nouvelle… juste pour voir.



    Kirsten B Caron : Quel message voulez-vous que les spectateurs gardent du Crucible ?

    RA : Que le pouvoir et la puissance de nos mots, nos croyances, nos accusations, notre conception Traduction des Q&A Twitter de Richard avec The Olivier Awardspeuvent détruire toute une société. Et qu’une goutte d’eau peut devenir un raz-de-marée.

     

    RA : Je pense que c’est une belle note de conclusion. Merci d’avoir été là, c’est terminé maintenant. Joyeuses Pâques.

     

    Notes de la traductrice :

    (1) 'Volpone' ou le Renard est une pièce de l’auteur anglais Ben Jonson. Michael Gambon (Alias Albus Dumbledore) a joué le rôle de Volpone en 1995. Pièce adaptée à plusieurs reprises pour la télévision.

    (2) 'A doll’s House' est une pièce du norvégien Henrik Ibsen. La représentation dont parle Richard a eu lieu en 1997 au Théâtre Belasco à New-York.

    (3) Mark Strong, James McAvoy et Tim Pigott-Smith

    (4) Acte 5 – Scène 5 de 'Macbeth' de Shakespeare :

    To-morrow, and to-morrow, and to-morrow,
    Creeps in this petty pace from day to day,
    To the last syllable of recorded time;
    And all our yesterdays have lighted fools
    The way to dusty death. Out, out, brief candle!

    (5) Catherine Hammond, récemment décédée, qui était la voix de Marta Corey.

     

    Photos ©Richard Armitage on Twitter & Captures d'écran RAFrance

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  • Traduction de l'interview que Richard a accordé à Andrew Marr, le 20 juillet 2014

     

    Traduction par Translator Girl

    Merci à Richard Armitage Central pour la transcription.  Merci à Richard Armitage Net pour la vidéo 

    Photos Richard Armitage France 

     

    AM : Et de MI-5 à la chasse aux sorcières, je discuterais aussi avec l’acteur Richard Armitage, sur la production théâtrale très applaudie The Crucible que le tout Londres acclame.

    Qu’il sauve le Royaume-Uni des terroristes dans MI-5 ou le Royaume Hobbit de la Terre du Milieu, Richard Armitage a beaucoup d’expérience sur le petit et le grand écran en tant que héros de films d’action. Son dernier rôle sur scène à Londres est celui de John Proctor, le héros imparfait  et génial de la très célèbre pièce d’Arthur Miller, The Crucible. Un critique a dit que cette production était si bonne qu’elle n’avait pas était mise en scène mais était apparue comme par magie. Voici un bref aperçu.

    Extrait de la pièce.


    The Andrew Marr Show, 20 juillet 2014Il y a la climatisation dans le théâtre mais vous sortez trempé d’une sueur venue de l’émotion pure et de la puissance de cette pièce. Vous êtes plus ou moins 3 h  ½ sur scène, chaque fois, huit fois par semaine, ce qui correspond à un jour entier sur scène chaque semaine.

    RA : Oui.

    AM : Ce doit être physiquement écrasant (destructeur).

    RA : J’aimerais que nous puissions le faire tout en un jour et avoir le reste de la semaine de repos mais, oui, c’est ma voix d’un dimanche matin ; et oui, c’est épuisant émotionnellement et, vous savez, nous sommes à peu près au tiers du chemin mais le spectacle change et évolue déjà, c’est toujours en progression.

    AM : Toujours en évolution ?

    RA : Oui.

    AM : Est-ce que ça fait une différence, le public, présent le soir ? Avez-vous conscience d’un public différent chaque nuit ?

    RA : Oui, et je n’ai, délibérément, pas lu de critiques mais vous pouvez vraiment sentir ce que le public attend… Ils vivent et respirent le spectacle avec nous… Ils le comprennent si parfaitement… Ils halètent et soupirent aux bons moments… C’est vraiment merveilleux.

    AM : Bon, c’est une pièce qu’on a fait lire et dont on a parlé à une génération d’élèves, c’est en rapport avec la peur rouge, le McCarthysme, en Amérique. J’ai l’impression que ça n’avait pas trait seulement à ça, c’était une pièce beaucoup plus profonde, une sorte de trahison humaine, ce qui au final fait un bon être humain.

    The Andrew Marr Show, 20 juillet 2014RA : Oui, je pense que ce qui est vraiment magique là-dedans c’est que Miller a compris qu’il écrivait quelque chose qui était en train de lui arriver mais il savait aussi que ça pourrait arriver encore et encore, et alors il a été plus loin dans l’histoire et , vous savez, il est allé à Salem parce qu’il a réalisé qu’en utilisant une parabole, il transcenderait sa propre époque, il a compris ça, et ça l’a été.

    AM : Et il y a toujours des chasseurs de sorcières, et c’est toujours très, très difficile de parler à contre courant, je suppose, même aujourd’hui. Puis-je revenir sur votre travail à la télévision parce que MI-5 et, j’en ai bien peur, ce qui vous a fait connaître de la plupart des gens. Je dis, j’en ai bien peur, mais c’était une des rares productions très longues de ce temps là. La plupart des série britanniques ont 3 ou 4 épisodes et puis disparaissent. MI-5  a duré un long moment. Pensez-vous que c’était une sorte de vrai… comme un grand moment dans le développement des dramas britanniques de ce genre, des dramas tv de ce genre ?

    RA : Oui, je pense, aussi, que MI-5 est le dernier de cette sorte. On tournait comme pour un film alors ça lui donnait un aspect particulier. J’ai rejoins la série lors de la saison 7, mais c’était toujours comme un nouvel évènement pour moi, et ce que j’aimais dans cette série, c’est que c’était toujours à la pointe, c’était quelque peu en avance sur son temps en matière de ce qu’on voyait dans les nouvelles. 

    AM : Et très politique.

    RA : Oui.

    AM : Il y avait toujours une ligne politique. C’était sur l’islamisme, sur les groupes de droite. Il y avait toujours des thèmes liés à l’actualité et je pense que vous aviez des spécialistes du MI-6 qui vous aidaient…

    RA : Oui, et quand je suis arrivé dans la série on avait quelqu’un de la CIA et quelqu’un du FS…le FB, oui, le Russe, l’espion russe…

    AM : FSB !

    RA : FSB, FSB, TSB, non.

    AM: Da ! *

    RA: C’était très intéressant de parler avec ces deux opposés…

    AM : Vraiment ? Fascinant !

    RA : Fascinant.

    AM : Oui, absolument. Et bien, c’était une série géniale. Maintenant, si je puis dire, vous ne ressemblez pas à un Hobbit. Vous paraissez un peu trop grand pour un Hobbit. Comment est-ce arrivé ?

    RA : J’ai un…

    AM : Est-ce que cela a été une énorme surprise ?

    The Andrew Marr Show, 20 juillet 2014RA : Oui. C’est quelque chose qui m’a beaucoup surpris. J’ai interrogé Peter Jackson indéfiniment là-dessus, mais il était catégorique sur le fait qu’il voulait des gars grands pour combattre comme des guerriers dans son film, et alors, vous voyez…

    AM : Tous ceux à qui j’ai parlé qui ont été impliqué dans Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux en ont parlé avec une sorte d’enthousiasme romantique, ce qui est intéressant. Y avait-il là quelque chose de spécial qui se produisait ? Est-ce le fait que vous étiez tous coincés là, en Nouvelle-Zélande ? Est-ce que c’était parce que vous aviez tous de tendres souvenirs de ces films ?

    RA : C’est absolument ça. Vous savez, vous y allez et vous avez l’impression que vous faites un film de famille dans le jardin de Peter Jackson.

    Vous savez, la Nouvelle-Zélande est un endroit tellement magique que vous avez l’impression d’entrer dans la Terre du Milieu et vous êtes assis face à Gandalf, et vous savez, il (P.J.) invite le casting à sa table à manger et c’est une expérience vraiment merveilleuse.

    AM : Revenons brièvement au Crucible. Elle me fait penser à une pièce shakespearienne. Ce que je veux dire, c’est qu’elle a la profondeur et l’intensité du meilleur de Shakespeare, et par conséquent, je me demande si vous voyez venir des rôles de théâtre après ceci ou est-ce que c’est si épuisant et  bouleversant que vous pensez déjà ‘assez’ ?

    RA : Si vous me demandez ça, aujourd’hui, je dirais ‘déjà assez’ mais, en fait, non, il y a un nombre de rôles que j’aimerais aborder parce que lorsque vous êtes pris dans cette espèce de niveau (hauteur) lyrique, de performance et de profondeur du personnage, c’est incroyablement satisfaisant.

    AM : Vous pensez ‘je peux le faire. Je peux le faire à nouveau’

    RA : Oui. Je ne savais pas si je pouvais le faire avant de commencer.

    AM : Vous savez maintenant. Vous savez maintenant. **

    RA : Je le sais maintenant.

    AM : Richard, cela a été un privilège absolu de vous avoir. Merci beaucoup de nous avoir rejoins aujourd’hui.

    RA : Merci de m’avoir invité.

     

    Notes de la traductrice

    * Da = Oui en russe

    ** Ye ken noo = Vous savez maintenant. 

          Ye : de l’anglo-saxon ‘ge’ = vous

          Ken : signifie littéralement savoir en écossais

          Noo = now apparenté au ‘noo’ scots. Scots = variété de langue germanique parlé dans les Lowlands, les basses terres d’Ecosse, et une          partie de l’Ulster (où le dialecte local est connu sous le nom de Ulster Scots).  

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  • Traduction de l'interview de Richard par BBC Breakfast du 14 juillet 2014

     

    Traduction par Translator Girl 

    Merci à cassiopeia2006 pour avoir mis la vidéo en ligne et à richardarmitagecentral pour la transcription

    Captures d'écran Richard Armitage France

     

    LM : Heureux de vous revoir. Après 12 ans loin de la scène, en se faisant un nom dans ‘Le Hobbit’ et la série TV ‘MI-5’, Richard Armitage dit qu’il a fallu quelque chose de très spécial pour le faire revenir au théâtre.

    BT : Et ce quelque chose de spécial, c’est la reprise du conte d’Arthur Miller sur la chasse aux sorcières ‘The Crucible’. Richard joue John Proctor, un rôle qu’il a d’abord joué à l’Ecole d’Art Dramatique, il y a 20 ans. Le voici :

    Extrait du Crucible

    LM : C’est très dramatique !

    RA : Beaucoup de cris !

    LM : Waouh !

    BT : Et bien, j’y suis allé l’autre nuit et j’ai été, et c’est pareil avec Jeff Field, je pense, comme la plupart du public, remué par l’émotion à la fin du 1er acte car c’est une production incroyablement tendue.

    RA : Oui, c’est un opéra en 4 actes, vraiment. Ce que je veux dire, c’est que dans une sorte de sens métaphorique, le 1er acte est une ouverture et puis il y a trois actes. Il atteint son point culminant dans l’acte quatre quand John Proctor est dans sa propre épreuve et, qu’il est impliqué dans la vision de Miller de Mr tout le monde (d’un homme ordinaire), je pense.

    LM : Et pourquoi c’est cette pièce qui vous a vous a ramené à la scène ? Je veux dire, c’est manifestement très dramatique.

    RA : C’est cette pièce, ce metteur en scène, c’était ce moment particulier dans ma vie, c’était ce théâtre avec cette configuration, dans le cercle. Je pense que c’est si spécial, ce qu’ils ont fait dans le Old Vic et j’ai étudié la pièce à l’Ecole d’Art Dramatique. Je n’avais qu’à jouer le dernier acte, alors ces répliques m’étaient très familières quand j’y suis revenu 12 ans, 20 ans plus tard. Vingt ans ! Mon Dieu !

    LM : Vous pouvez prétendre que ça fait douze !

    RA : Mais, oui, il y a certaines répliques qui résonnent en vous, et il y a toujours des répliques dans la pièce que je trouve vraiment difficile à dire, et vous savez que vous êtes impliqué dans une écriture géniale quand les mots ont autant d’effet sur vous.

    BT : C’était juste… non pas le péril mais l’analogie de Miller avec l’Américain, non-américain… J’essaye de m’en souvenir, le Comité des activités non américaines, c’était McCarthy…

    RA : Oui, le McCarthysme dans les années 50.

    BT : Oui, le McCarthysme, en effet, et la ‘Liste noire’ et cette sorte de chasse aux sorcières politique. Est-ce que ça a un intérêt pour nous, aujourd’hui ?

    RA : Je pense, vous savez, que ça dépend de la culture pour laquelle cette pièce est jouée et pour un public britannique c’est difficile parce que je pense qu’en tant que nation nous sommes naturellement des oppresseurs et des ‘limitateurs ‘. Nous n’avons pas été conquis ni envahis, alors, en général, nous la regardons d’un certain point de vue plutôt que de la vivre de l’intérieur.  La production de Yael Farber, c’est une Sud-africaine, a une approche différente de ceci, vous savez, il y a beaucoup de résonnances avec l’Europe de l’Est, et on regarde du côté de l’Holocauste, vers toutes sortes d’influences. Je pense qu’il y a un théâtre de la peur, de la peur qui se joue dans chaque culture civilisée et je pense que c’est dans ça que Miller a puisé.

    LM : Quand vous êtes allé en Amérique, vous avez été à l’endroit où ça se situe, pour vous aider…

    RA : Oui. Je vis à New-York alors c’était un voyage de 4 heures jusqu’à Boston, Masachussetts et Salem et pour retrouver le Salem d’origine. Je pense que c’est important pour moi d’aller à la source et de découvrir que ces personnes étaient réelles et j’ai lu la biographie de Miller et je voulais marcher sur les pas qu’il a foulé ans les années 50 quand il a décidé d’utiliser cette histoire comme une parabole.

    BT : Vous avez été aussi très occupé dans des films et à la TV pendant ces années et dans ‘Le Hobbit’ avec Mr. Andy Serkis.

    RA : Je sais, on vient juste de se toper !

    LM : Je sais, on a entendu de tope-là !

    BT : On vous a entendu. Jetons un coup d’œil… Vous jouez Thorin ? Est-ce que Thorin Oakenshield est la manière correcte de le prononcer ?

    RA : Thorin Oakenshield

    BT : Qui conduit une compagnie de nains dans ‘La désolation de Smaug’.

    Extrait du film

    BT : ‘La désolation de Smaug’ et un nain de 1,87m, ce qui est contradictoire, n’est-ce pas ?

    RA : Je sais. La première fois que j’ai rencontré Peter Jackson, je lui ai demandé pourquoi il m’avait choisi. Je pense qu’il voulait des gars qui pouvaient se battre et avoir l’air de guerriers et qui ne ressemblent pas vraiment à des petites personnes… Je ne sais pas.

    LM : Ce qui est excitant, aussi, c’est que le prochain film sort en fin d’année, n’est-ce pas ?

    RA : Oui, le troisième et la dernière partie sort à Noël, et c’est le dernier épisode de six films.

    LM : Oui.

    RA : C’est la fin d’une ère pour Peter, vraiment. C’est treize ans de travail.

    BT : Et Andy nous a dit qu’il avait été assistant réalisateur.

    RA : Oui.

    BT : Est-ce qu’il vous a dirigé ?

    RA : Oui. On ne se serait jamais rencontré s’il n’avait pas été le réalisateur de la seconde équipe parce que mon personnage n’avait pas de travail avec Gollum. Ainsi, on a passé un long moment ensemble et c’est, en réalité, un réalisateur génial. C’est vraiment agréable de travailler avec lui.

    LM : Et vous avez un autre film mais vous êtes occupé, n’est-ce pas ?

    RA : Assez…

    LM : Un autre film appelé ‘Into the Storm’. De quoi ça parle ?

    RA : C’est un bon vieux film catastrophe, que nous avons tourné à Detroit, peu de temps après que j’ai fini ‘Le Hobbit’. Je crois qu’il sort le 22 août, pour mon anniversaire !

    BT : Vous jouez un Américain ?

    RA : Oui. J’interprète un professeur en Oklahoma dont les enfants sont pris dans la tempête.

    BT : Si j’étais un acteur américain je serais un peu contrarié à la vue des tous ces acteurs britanniques venus leur piquer leurs rôles…

    RA : Je me sens vraiment coupable…

    LM : Vraiment ?

    RA : Oui, vous vous sentez coupable de prendre le rôle d’un Américain.

    BT : C’est parce que … Bien sûr, à l’évidence, extrêmement talentueux, etc…. alors un choix automatique qui s’amplifie pour des rôles, mais y a-t-il quelque chose chez les acteurs britanniques, en ce moment, qui fait qu’ils soient choisis par les producteurs et réalisateurs américains ?

    RA : Mon Dieu ! C’est une bonne question. Je pense que ça a toujours été le cas mais j’ai l’impression que l’industrie (du cinéma) ici n’est pas vraiment autant dirigé par l’argent… alors, je ne sais pas, nous avons accès à beaucoup plus de médias. Nous faisons beaucoup plus de théâtre, de télévision et de film. On est plus avide de travail et probablement pour moins d’argent.

    LM : Oui, ça pourrait être ça, et parlez nous de l’accent américain. En ce qui concerne ça… Vous vivez en Amérique, mais comment on l’aborde, est-ce que ça vous a inquiété ?

    RA : C’est quelque chose que j’ai toujours pratiqué, je n’aime pas prendre un accent américain général alors j’essaye de pendre un accent spécifique à la région d’Amérique dont il est issu.

    BT : Et ce qui est drôle à propos du Crucible, bien sûr, c’est qu’il n’y a pas d’accents américains parce qu’ils sonnent tous avec un accent du nord (de l’Europe)

    RA : Oui, une sorte d’accent colonial de 1600 qui sonne un peu comme un accent élizabétien du Lancashire, Linconshire…

    BT : Oui, magnifique. Bien, Richard, merci beaucoup.

    LM : C’est très bien. Merci beaucoup, vraiment.

    RA : Merci mille fois.

    LM : ‘The Crucible’ au Old Vic theatre à Londres jusqu’au samedi 13 septembre, et ‘Into the storm’ sort dans les cinémas le mois prochain pour votre anniversaire le 22 août.

    RA : En août.

     

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  • Traduction de l'interview de Richard au magazine TheTelegraph, 30 juin 2014

     

    Article original à lire ici

    Photos-portrait © Dan Burn Forti pour The Telegraph

     

    Traduction par Thorin Addict et Leilani 

     

     RICHARD ARMITAGE : « Je pense que je suis une personne qui fait peur »

     

    La star du Hobbit joue dans The Crucible au Old Vic. « C’est une grande montagne à escalader », dit-il à Chris Harvey

    Richard Armitage arrive droit des répétitions de la pièceThe Crucible d'Arthur Miller, dans le minuscule bureau encombré du régisseur du Old Vic. Il est barbu et vêtu d’un pantalon épais informe, de lourdes bottes et d’une chemise en coton rugueux sans col, ouverte à l’encolure qui révèle une large poitrine. Il a une grande et imposante présence physique.

     

    Tous ceux qui connaissent l’acteur de 42 ans seulement dans le rôle du nain Thorin Oakenshield dans les films du Hobbit, pourraient avoir un choc. Les téléspectateurs qui l’associent à l’agent double Lucas North, dans MI-5, au méchant Guy de Gisborne dans Robin des Bois, ou au personnage basé sur l’agent du SAS Andy McNab dans Strike Back pour Sky One, vont le connaître d’une autre manière.

    Ce rôle est un [nouveau] départ. Richard Armitage joue le tourmenté John Proctor dans le récit terrifiant des procès des sorcières de Salem au 17ème siècle, écrit par le dramaturge [Arthur Miller] et dans lequel la relation adultère de Proctor avec une jeune femme déclenche une série d’événements vengeurs qui vont conduire à la mort de nombreuses personnes.

    Il dit qu’il a l’impression d’avoir attendu cela toute sa vie. « C’est un rôle tellement épique. Cela me semble aussi important que le Roi Lear au niveau de ce que cet homme traverse. »The Crucible est le déroulement d’un cauchemar né d’un dépit accusateur qui est vu comme une allégorie de la chasse aux sorcières de l’anti-communisme à Hollywood dans les années 50.

    Je lui demande si on peut échapper à cette allégorie et en trouver une autre.
    « C’est finalement une pièce intemporelle, je crois », dit Armitage. « Il y a des répliques qui ont un rapport avec les années 1692, un rapport avec les années cinquante, avec aujourd’hui et avec demain, le seront dans 10 ans, 20 ans, aussi longtemps que nous nous détruirons encore les uns les autres de la manière dont nous le faisons, de cette manière humaine insidieuse. »

    Il promet que la production de Yaël Farber, metteur en scène encensée, va être une affaire solide. « Vous ne pouvez-pas jouer cette histoire sans aborder la sexualité dans cette société particulière à cette époque là, la masculinité des hommes, la féminité des femmes, la vulnérabilité des filles pré-pubères. Yael prépare quelque chose qui, en ce moment, semble être – et devrait être – brûlant. »

    Armitage a une présence visiblement calme, mais il parle avec passion. Je lui demande comment c’est d’affronter le point culminant insoutenable du Crucible encore et encore pendant les mois qui viennent.
    « C’est une grande montagne à gravir chaque soir », dit-il. « Il y a une démolition du personnage et presque une reconstruction, vers la fin. Je quitte la salle de répétition, et je l’emmène avec moi, j’emporte ses pensées, je rêve un peu ses rêves. »

    C’est un rôle que de nombreux non-amateurs de théâtre associent à Daniel Day-Lewis, qui a interprété Proctor dans un film en 1996. Comment Armitage se sent-il par rapport à cette interprétation ?
    « Je me souviens avoir vu le film à l’époque. Et je pense qu’il y a, dedans, quelques performances monumentales. Mais je crois qu’il y a quelque chose dans le fait de voir cette pièce dans un cercle [le théâtre a une sorte de forme incurvée, comme un creuset] avec le public s’observant parfois à travers la salle, qui en est l’aspect le plus excitant

    Daniel Day-Lewis s’est préparé au rôle en construisant lui-même la maison de son personnage avec des outils du XVII° siècle. Quand Richard Armitage jouait dans MI-5, il a acquis une fameuse expérience directe de waterboarding * dans la préparation d’une scène de torture. Il dit que cette sorte de compréhension est essentielle dans son approche de l’art dramatique.

    « Il y a une fascination du point de vue de l’acteur [qui dit] que si je n’expérimente pas ça, ai-je complètement saisi le personnage ? Vous savez, à un certain degré, le jeu ‘Méthode’ semble parfois paresseux. Aujourd’hui, avant que nous travaillions, j’étais dans une situation de stress qui m’a permis d’interpréter la scène que nous faisions sans avoir à jouer. J’avais perdu les sensations dans mes pieds. Ce n’était pas comme si je faisais semblant de ne pas pouvoir marcher. C’est la différence. En ce qui concerne le waterboarding*, je voulais vivre cette expérience une milliseconde pour que je puisse savoir exactement à quoi cela ressemblait. »

    Malgré ses aspects physiques extrêmes, c’est pourtant un rôle très différent de tous ces gars durs desquels Richard Armitage a exprimé le désir de s’échapper. « Cela me remplit parfois de consternation quand je lis les scripts qui viennent à moi et qui sont essentiellement basés sur la violence. Il y a tant d’autres choses à interpréter. »

    Il dit que sa carrière a été une lente montée. « J’ai commencé tard, et cela a pris 20 ans ». Il a directement rejoint un cirque à Budapest en sortant de l’école de Coventry - il a grandi dans les Midlands - pour obtenir son Equitycard. Il dit qu’il peut encore se souvenir, comme si c’était hier, de l’odeur des éléphants et d’avoir constamment eu faim pendant son séjour au cirque.

    Ensuite, il a travaillé dans un théâtre musical avant d’aller à l’Ecole d’Art dramatique à Londres et de rejoindre la RSC **. Mais il dit que son expérience pour essayer d’obtenir des rôles plus importants l’a convaincu de changer de cap.
    « Vous vous battez pour certains rôles et vous réalisez qu’ils sont interprétés par des acteurs de télévision et de cinéma, parce que le théâtre est constamment en train de se battre pour survivre, et ils ont besoin de noms et de visages [connus] et de vendre des tickets. Je me souviens d’avoir activement pris la décision, ‘Je dois y aller et me faire un nom par moi-même à la télévision ou au cinéma, pour que je puisse y retourner et jouer ces rôles que je veux avoir au théâtre.’ Puis on perd ça de vue, parce que le temps passe. »

    Sa carrière à la télévision a été aidée par le fait que les femmes le trouvent sexy. « Je ne le comprends toujours pas », admet-il. Il le fait remonter au moment où il a interprété le propriétaire d’une usine, John Thornton, dans l’adaptation 2004 de la BBC de Nord et Sud d’Elizabeth Gaskell.

    Cette attraction initiale a été entretenue au fil des ans, à tel point qu’un balayage rapide de Youtube révèlera un certain nombre de montages de lui dans divers rôles, à moitié nu ou lançant des regards noirs à la caméra, sous d’accablantes chansons d’amour. « Je n'ai vu aucun d'entre eux mais je vous crois sur parole », dit-il. « Je suis très réticent à tout ça. Je sais ce qu’est Twitter, je ne l'utilise pas, je n'utilise pas Facebook, alors par chance, cela n’a pas d’influence sur mon ego. »

    Sa réticence à partager sa vie privée avec la presse a mené à des rumeurs sur sa sexualité. Je lui demande si, dans l’ère de la chasse aux sorcières des tabloïds, ceux qui sont sur le devant de la scène, vivent avec la peur de se réveiller pour constater qu’ils sont devenus [les héros de] l’histoire, et si cela implique de censurer, en permanence, des parties de sa personne.

    « Je pense que si on a des choses à cacher alors il y a un niveau de stress avec lequel les gens vivent. Il me semble avoir lu quelque part que quelqu’un avait dit que j’étais farouchement protecteur de ma vie privée, et tout bien réfléchi, il n’y a rien d’acharné à protéger sa vie privée. Je pense que cela mérite d’être protégé, pour tout le monde et pas seulement pour les personnes très en vue. »

     

    Se sent-il protecteur de sa sexualité ? « Non je ne me sens pas protecteur à ce sujet. Je pense simplement que cela n’a pas de rapport avec ce que j’apporte en matière d’expression artistique… et quoi que ce soit d’autre, tout autre discours, papotage, rumeur, discussion, ce qui s’écarte de la discussion sur l’expression artistique…et cela a toujours été mon intérêt premier. »

    Dans le passé il s’est décrit, lui-même, comme une personne timide. « Plus maintenant », dit-il avec force. « Ce que je veux dire… si je suis vraiment, vraiment honnête, je suis un homme grand, je pense que je suis, parfois, une personne assez effrayante. »

    Dans quel sens ? « Je pense que je suis assez intransigeant. Je ne supporte pas ceux qui écrasent les autres ***. Et dans un sens, la timidité est une façon de protéger les autres de ça. Je peux sentir qu’il y a une intimidation qui peut arriver si je me tiens de toute ma hauteur, et si je parle à plein volume. Alors j’ai appris au fil des années, à adoucir tout ça, un peu. »

    Il admet qu’être dans le Hobbit a vraiment eu un effet sur sa carrière de comédien. « Avoir une personnalité du box-office à côté de votre nom est incroyablement important lorsqu’il s’agit d’aller à certains castings. Mais je ne pense pas que cela aurait fait une différence pour The Crucible. »

    Et après s’être concentré pendant 13 ans sur les films et la télévision, retourner à la scène est un très grand défi pour lui. « C’est la raison pour laquelle c’est intéressant d’y revenir maintenant, entrer dans une salle de répétition et se dire : ‘C’est pourquoi j’ai fait ça. J’avais oublié’. J’ai eu une incroyable révélation en faisant cela et je pense que je serai un acteur différent quand j’en sortirai ».

     

    Notes de Translator Girl :

    * Waterboarding : simulation de noyade qui consiste à ligoter la victime sur une planche inclinée de façon à ce que la tête soit plus basse que les pieds, on recouvre alors la tête de la victime d'un tissu et de l'eau est versée dessus et, sa respiration devenant très difficile, la victime est mise dans l'angoisse d'une mort prochaine par asphyxie. (Source Wikipédia)

    ** RSC : Royal Shakespeare Company

    *** I can’t bear bulls : Nous nous sommes basés sur l’une des nombreuses définitions du mot bull, en se concentrant sur celle-ci : ‘an exceptionnally large, strong and aggressive person’ et nous l’avons traduit par ‘ceux qui écrasent les autres’ puisque Richard fait référence, dans cette partie, à sa grande taille et sa voix grave, l’une et l’autre pouvant être très impressionnantes pour les autres. Nous aurions pu dire aussi ‘armoire à glace’, ‘malabars’, dominateurs’…

     

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  • Traduction de l'interview que Richard a accordé à Phil Schoefield et Holly Willoughby lors de l'émission "This Morning" sur ITV, 31 mars 2014

     

    Merci à richardarmitagecentral.co.uk pour la transcription.

    Merci à richardarmitagenet.com sur youtube pour la mise en ligne de l'interview.

     

    Traduction par ThorinAddict et Leïlani 

     Photos Richard Armitage France

     

    This Morning, ITV, 31 mars 2014

     

    PS : Richard Armitage a été un policier armé dans MI-5, un assassin embauché pour tuer Robin des Bois, et a même participé à des classiques de la télévision britannique, tels que Cold Feet  et The Vicar of Dibley .

    HW : Mais c’est son rôle de Roi Nain, Thorin Oakenshield dans Le Hobbit qui l’a propulsé au statut de célébrité renommée à Hollywood.

    [Extrait de la scène de confrontation entre Thorin et Bard à Laketown.]

    PS : Une bonne tête !

    RA : C’est un tel choc quand je réalise comme je suis petit dans cette scène. Parce que nous étions des versions plus grandes sur le plateau, et quand je le regarde à nouveau, je vois comme je suis minuscule.

    PS : Et bien, combien mesurez-vous ? 1,88 mètres ?

    RA : 1,88 mètres.

    PS : 1,88 mètres.

    RA : Oui. Qui aurait pensé que j’aurais joué un nain ?

    PS : Comment avez-vous obtenu ce rôle ?

    RA : Aah, je ne sais pas. Je suis allé rencontrer Peter Jackson pour le casting, en pensant " Il ne va évidemment pas m’engager, je ne suis pas un nain. Je fais 1,88 mètres", et je pensais " Comment vais-je jouer cela ? Est-ce-que je vais me recroqueviller un peu et plier les genoux " et bien sûr, il a fait tout cela grâce à l’imagerie générée par ordinateur (CGI)

    PS : Oui.

    RA : Il voulait que nous ayons l’air de guerriers, c’est pour cela qu’il a engagé des hommes grands.

    HW : Mais ils ont aussi utilisé quelque chose appelé ‘un double à l’échelle’ (doublure ayant la taille du rôle).

    RA : Oui, nous...

    HW : Comment cela fonctionne-t-il ?

    RA : Et bien, dans les deux… Je veux dire qu’il y avait une plus petite version de nous – Mark Atkin était mon double à l’échelle. En fait, c’était un policier du Derbyshire.

    HW : Oh vraiment ?

    RA : Et il avait vraiment la bonne taille pour Thorin qui mesure 1,27 mètres, il est grand pour un nain. Et…

    PS : Petit pour un policier.

    RA : Petit pour un policier, oui ! Mais il a fait du bon travail. Ses mouvements devaient être en harmonie avec les miens, il devait combattre pour moi dans certaines scènes.

    PS : Vous vous y retrouviez dans ce cas, parce que vous travaillez très dur sur votre propre performance, et vous devez espérer que le gars qui joue votre personnage travaille aussi dur sur la sienne. Cela peut même être, cela pouvait être de dos, vous savez, cela pouvait être un rôle moins important.

    RA : Oui, j’ai vraiment été chanceux. Je veux dire qu’il était génial. Vous savez, mes deux doubles à l’échelle étaient fantastiques. Mais vous savez, c’est dur d’abandonner, spécialement quand je travaille si dur pour être très précis, même rien que pour une scène où je ne fais que marcher, je voulais être avec Mark pour le diriger en quelque sorte, pour essayer de le relier à ce que je faisais mais…

    HW : Pas à pas...

    RA : Oui

    HW : Quand vous acceptez un film tel que celui-ci, vous acceptez aussi tout le temps que vous allez passer au maquillage et à l’habillage pour devenir le personnage.

    RA : Oui. C’était un long processus, et nous étions au maquillage environ deux heures et demie et environ 30 minutes pour en sortir à la fin de la journée. Vous savez, vous devez utiliser cela comme une partie du processus. Nous avions l’habitude de mettre de la musique et avec Tammy Lane, qui était mon artiste prothésiste, nous avons appris à nous connaître très bien parce que nous avons passé beaucoup de temps en compagnie l’un de l’autre.

    HW : Et est-ce-que cela vous a aidé à entrer dans le personnage en ayant tout cela ? Ce changement d’aspect totalement différent ?

    RA : J’attendais vraiment cette transformation avec impatience parce que c’était si loin de ce que je suis.

    HW : Oui

    RA : Vous savez, même la description que Tolkien vous donne était… Il était clair que ce que cela allait être ne serait rien de semblable à moi.

    [Extrait se passant à Laketown.]

    PS : Mais quand vous regardez cela et l’énormité de cela, c’est si somptueux ! Mais je présume qu’on ne travaille pas qu’avec la quantité énorme de tout ce qui là. Alors, quand vous voyez tout cela pour la première fois, vous dites " Ohhhh, c’est de cela qu’ils parlaient ! C’est à cela que cela va ressembler ! "

    RA : Oui. Je veux dire que Laketown est assez inhabituelle parce qu’ils ont tout construit. Ils ont construit la ville entière dans un local acoustique à l’arrière et ils l’ont inondé avec de l’eau, et ils ont fait flotter des bateaux sur des canaux. Je veux dire que c’était un des plateaux les plus vastes. La seule partie dans cette scène qui n’est pas réelle, c'est la neige. C’est de la neige créée par ordinateur. Et quand ils m’ont fait paraître plus petit dans cette scène – j’étais sur un plateau totalement différent, dans une boîte verte alors que les autres étaient en train de travailler sur le plateau principal.

    Je devais  y retourner et voir ce qu’ils faisaient, et être sûr que les repères étaient en place, et puis retourner dans mon propre petit monde vert.

    HW : Oh bon sang !

    PS : C’est une technique entièrement différente...

    HW : Ça l’est vraiment, n’est-ce pas ?

    RA : C’était très solitaire.

    PS : Oui.

    RA : Très solitaire.

    PS : Donc, vous êtes à 19000 km de là, en Nouvelle-Zélande pendant 18 mois …

    RA : Dans une boîte verte…

    PS : Dans une boîte verte, dans une pièce différente de tous les autres.

    This Morning, ITV, 31 mars 2014

     RA : De tous les autres, oui. Oui.

     HW : Aussi, dans le deuxième film on va voir  comment Gandalf et Thorin se rencontrent avant  le premier film. Et ce qui était agréable pour vous  c’est que vous avez passé du temps, alors, à jouer  avec Sir Ian McKellen, juste tous les deux,  ensemble.

     RA : Oui. Et c’était une nouvelle idée, en fait.  Quand nous sommes revenus pour tourner à  nouveau, ils ont réalisé qu’ils avaient besoin  de faire une sorte de rappel des intrigues sur  ce qui c’était passé, et c’était le premier de  nos deux jours de reprise, et je devais passer  deux jours au ' The Prancing Poney' avec Sir  Ian McKellen à boire de la bière et manger du  pain et du fromage et, ah, oui, ça ne pouvait  pas être mieux que ça !

    HW : Non ! Ça semble assez merveilleux.

    PS : Bien, il y a également Dominic … Benedict Cumberbatch, la voix de Smaug. Je suppose que tout cela arrive ensuite. Vous avez dû travailler un peu avec lui aussi, n’est-ce pas ?

    RA : En effet ! Et, ce qui était vraiment intéressant c’est qu’ils ont créé l’apparence du dragon comme Benedict l’exprimait, c’était comme si tout apparaissait en même temps. Alors ils ont pris sa voix et ont, en quelque sorte, façonné la manière dont le personnage apparaît. Mais je n’ai jamais, à un seul moment, pensé que je serais en mesure de travailler avec lui parce que vous savez, il allait dans un studio audio pour faire ça. Mais il y a eu un jour où nous avons pu faire les derniers moments du deuxième film, quand Thorin affronte le dragon et exprime sa haine pour lui. Et j’ai dû aller dans un studio et travailler avec Benedict qui était sur ce… sur ce tapis en peau de mouton, à quatre pattes, en train de donner corps au dragon.

    HW : Oh vraiment ?

    RA : Oui ! Ce à quoi on ne s’attend pas !

    HW : Non !

    RA : C’était, ah, c’était vraiment fascinant de le voir créer cette voix.

    PS : Sur un tapis en peau de mouton ?

    HW : Il a insisté.

    RA : Oui parce que c’était si physique qu’il se raclait les genoux, alors ils lui en ont acheté un petit… Je n’aurais probablement pas dû parler de ça.

    PS : Non, eh bien, c‘est fascinant !

    HW : Vous êtes très critique envers vous-même, et apparemment, j’ai lu quelque part que vous aviez dit que la première fois où vous avez visionné tout ceci, vous avez eu du mal à le regarder, et que vous pouviez seulement voir vos défauts, tout le temps.

    RA : C’est vrai et la première fois que vous le voyez c’est généralement pendant le tournage quand vous devez y retourner et commencer à faire l’ADR (Audio Digital Recording) qui est en matière de production, la post-synchronisation de votre voix, et c’est horrible parce que vous… vous devez y aller, faire ça, et puis retourner sur le plateau, et vous avez cette image de votre pauvre performance dans votre tête. Mais ce qui est intéressant c’est que, plus vous le regardez, plus vous vous y habituez. Et c’est quelque chose que, selon moi… Le volume de travail que j’ai accompli… j’ai réalisé qu’on doit assumer ça, ainsi que de s’y voir dedans.

    HW : Ne plus y penser.

    RA : On laisse aller.

    HW : Et c’est seulement vous qui pensez ça.

    PS : Donc, La Désolation de Smaug sort le 7 Avril en Blu-Ray et 3D. Très rapidement, parce que nous avons seulement 30 secondes, nous voulons juste mentionner qu’il y a un autre film. Vous avez Into the Storm  qui sort cet été et qui…

    RA : Pour mon anniversaire.

    PS : C’est pour votre anniversaire ?

    RA : C’est pour mon anniversaire, en Angleterre oui.

    PS : Ça a l’air d’être … c’est incroyable.

    [Extrait du film]

    Alors ce sont les effets de la tornade !

    (RA : paroles inaudibles)

    PS : Et c’est une réussite *. Et une fois encore, je suppose que, là aussi, tout n’est pas là, non plus ?

    RA: : J’ai fini le vendredi sur Le Hobbit et je suis allé travailler sur Into the Storm le lundi, et je suis passé de l’état de Thorin où j’avais vraiment, vraiment chaud et étais en sueur, à un état où j’étais placé dans une machine avec un vent à cent-soixante kilomètres heure et où j'étais mouillé et gelé !

    HW : Oh bonté divine !

    RA : C’était, ah... Ce n’était pas tant de jouer mouillé **, mais juste de la survie.

    PS : Et bien c’est fini, oui (riant au dernier commentaire de Richard) cela sortira le 22 Août dans les cinémas. Cela semble extraordinaire.

    HW : Merci beaucoup.

    PS : Merci. C’était un plaisir de vous voir.

     

    Notes de Translator Girl :

    *  That’s Big Time = c’est une réussite. Cette expression est un idiotisme: une construction ou locution particulière à une langue, qui porte un sens par son tout et non par chacun des mots qui la composent. Un idiotisme est en général intraduisible mot à mot, et il peut être difficile, voire impossible, de l'exprimer dans une autre langue. C’est aussi, ici, un jeu de mot par rapport au temps.

    ** involved : ‘acting involved’, traduit par ‘jouer mouillé’. Jeu de mot de Richard faisant allusion à l’expression ‘fear of getting involved’: ‘peur de se mouiller’.

     

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  • Traduction de l'interview que Richard a accordé à Geeta Pendse 

    BBC East Midlands Today, 2 avril 2014

     

    Traduction par Translator Girl

    Merci à richardarmitagecentral.co.uk pour la transcription

     

    Merci à Юлия Волкова pour la vidéo sur youtube

    GP : Bonjour.

    RA : Hey !

    GP : Enchantée de faire votre connaissance. Bienvenu à East Midlands Today !

    RA : Ravi de vous rencontrer, aussi ! Merci.

    GP : Merci de discuter avec nous. Tout d’abord, 'Le Hobbit'. Je comprends que vous êtes avant tout tombé sur le livre quand vous étiez un jeune garçon. Pouvez-vous vous souvenir de l’impression que le livre a eu sur vous, alors ?

    RA : Oui, j’étais à l’école primaire et j’avais une institutrice qui lisait des extraits du Hobbit au moment de la lecture, et je me souviens très clairement d’elle faisant la voix de Gollum et cela a vraiment éveillé mon intérêt pour le livre et je pense que c’était un des premiers livres que j’ai choisi tout seul et lu d'une traite, et il m’a conduit à la lecture du Seigneur des Anneaux, avec lequel j’ai fait la même chose, je l’ai lu du début à la fin. Mais, j’ai été aussi dans une production du Hobbit au Alex Theatre à Birmingham. Ah, je crois que je jouais un elfe des bois habillé dans un truc tricoté, une robe argentée et nous tournions autour de la scène en mangeant des raisins et en buvant du vin. Alors, oui, j’ai eu beaucoup de…

    GP : C’est plutôt…

    RA : ... beaucoup de voies menant à Tolkien quand j’étais enfant.

    GP : Pour vous, alors, du fait que ayez manifestement une connaissance intime, si je puis dire, du Hobbit, quand vous avez abordé pour la première fois le rôle, était-ce comme habité un monde que vous aviez habité dans votre esprit en étant jeune garçon ?

    RA : C’est une des meilleures choses pour entrer dans ce genre de travail, parce que vous vous rappelez ce que vous avez ressenti en tant qu’enfant et puis en y revenant en étant adulte, vous devez puiser dans l’imagination que vous aviez quand vous étiez enfant et c’est ce que je trouve le plus excitant, parce que je pense que c’est là que mon imagination a pris forme, quand j’ai lu ce genre de littérature et ce genre de fantasy.

    GP : Dans le film, il y a carrément des séquences d’action incroyables, mais vous chantez aussi. Et je me demandais quelle importance les arts du spectacle tenaient dans votre vie, en grandissant ?

    RA : J’étais au Leicestershire Schools Symphony Orchestra (1).

    GP : OK !

    RA : Le Leicestershire Schools Training Orchestra (1) et puis, j’ai rejoins le Symphony Orchestra et nous avons joué au De Montfort Hall (2). Oui, je me souviens je pense que c’était l’Ouverture du 'Titus' de Mozart.

    GP : Wow ! C’est assez conséquent !

    RA : Ce qui était plutôt pas mal. Et puis un peu de Sibelius, nous avons joué aussi 'Finlandia' de Sibelius. Je crois que j’étais un de ces gars qui jouaient à l’arrière, là où vous faites juste en sorte de bouger votre archer dans le bon sens. Alors, ça ressemble à…

    GP : Vous jouiez vraiment ?

    RA : Je pensais que je jouais.

    GP : C’était votre premier pas artistique...

    RA : Je ne sais pas. Si le reste…

    GP : ... la rencontre avec le play-back.

    RA : … de l’Orchestre s’était arrêté, peut-être que ça n’aurait pas eu un son génial, mais je devais certainement avoir l’air de jouer.

    GP : Et, bien sûr, votre prénom est ‘Richard’ et il y a quelqu’un de très célèbre appelé ‘Richard’ qui a récemment, été découvert…

    RA : ‘Richard Madeley’ (3), je sais ! C’est incroyable !

    GP : … à Leicester. Richard III, aussi !

    RA : Oui.

    GP : Vous avez été nommé d’après Richard III ? Ca vient de là...

    RA : Oui. Je suis né le 22 août et c’est la date à laquelle il est mort, à la bataille de Bosworth. C’est une de ces questions de l’Histoire que j’ai toujours maîtrisé. Hum, mais mon père était à fond la-dessus, alors il a choisi ce prénom. Je crois que si je n’étais pas né le 22 août, j’aurais peut-être été appelé ‘Russell’ !

    GP : Savez-vous que je suis née le 22 août ?

    RA : Vraiment ?

    GP : Et je ne me prénomme pas Richard !

    RA : Et vous ne vous appelez pas Richard !

    GP : Qu’est-il arrivé ?

    RA : Je ne sais pas. Nous pouvons penser à un autre prénom pour vous !

    GP : Peut-être que c’était tout ce truc de fille (?)

    RA : Elizabeth.

    GP : Oui.

    RA : Oui.

    GP : Et, vous avez vu ? Je veux dire, êtiez-vous au courant des démêles de l’histoire à Leicester ?

    RA : J’étais en Nouvelle-Zélande au moment où j’ai reçu les nouvelles, de façon sporadique. Mais, je suis fasciné et ravi qu’ils l’aient trouvé et enterré ou que l’endroit où il va reposer soit toujours dans l’actualité. Mais, oui, je n’ai pas encore eu la chance de visiter le site mais je le ferai.

    GP : Et vous avez déjà visité Leicester ? Présentement ?

    RA : Oui ! Je travaille au Royaume-Uni en ce moment. Je travaille à Leeds et j’ai visité Leicester pas mal de fois, mais plutôt la campagne. Je n’ai pas été au centre ville depuis un moment.

    GP : Alors, si je pouvais vous ramener une chose du Leicestershire…

    RA : Une tourte au porc (4)

    GP : … la prochaine fois. Une tourte au porc.

    RA : Oui. Et un morceau de Stilton (5)

    GP : Et un morceau de Stilton. D'accord !

    RA : Oui

    GP : Marché conclu !

    RA : Marché conclu.

     

    Notes de la traductrice

    (1) Le Leicestershire Schools Symphony Orchestra est un orchestre d’adolescents. Les joueurs, âgés de 15 à 18 ans, sont tous issus des écoles secondaires du comté de Leicestershire et de la ville de Leicester. Le Training Orchestra correspond au grade 3-5, les grades allant de 1 à 6+ (Source leicestershiremusichub.org)

    (2) Le De Montfort Hall est une salle de spectacles à Leicester. La majorité des spectacles (ballets, concerts, comédies, et opéras) ont lieu dans l'auditorium et sont assistés de l'orchestre philharmonique, résident des lieux depuis 1997. La chorale philharmonique de Leicester, les orchestres symphoniques de Leicester le festival hindou de Navratri s'y produisent aussi régulièrement. (Source demontforthall.co.uk )

    (3) Richard Madeley est un présentateur et chroniqueur de la TV britannique.

    (4) Les pies, sortes de pâtés en croûte ou de tourtes ont longtemps été un pilier de la cuisine anglaise. Les meat pies, (pâtés en croûte de viande) sont généralement totalement fermés, et remplis de poulet et de champignons ou de bifteck et de rognons (à l'origine de bifteck et d'huîtres). Les pork pies, pâtés en croûte de porc sont presque toujours consommés froids. Le plus connu est le Melton Mowbray pork pie. Recette de la tourte au porc, là : http://saveurpassion.over-blog.com/article-je-teste-vos-recettes-les-pork-pies-d-helene-47487186.html

    (5) Stilton Cheese, fromage de Stilton. Il existe deux sortes de Stilton, le Stilton bleu (le plus connu) et le Stilton blanc. Le Blue Stilton est protégé sous Appellation d'Origine Protégée en Angleterre, et ainsi sa production doit suivre quelques règles : notamment un fromage n'a droit au nom de Stilton que s'il est produit dans les comtés de Derbyshire, Leicestershire, et Nottinghamshire, il doit suivre une méthode stricte de production. Connu depuis longtemps sous le nom "Roi des Fromages", le Stilton bleu est l'un des rares fromages britanniques à avoir reçu le label AOP de la Commission européenne. Sept fromageries seulement sont habilitées à fabriquer du Stilton. Elles font régulièrement l'objet de contrôles effectués par des auditeurs issus d'agences indépendantes accréditées par la norme européenne EN 45011.

    Le fromage Stilton demeure le plus fin des fromages anglais que l'on sert traditionnellement à Noël entre la dinde et le Plum Pudding. (Source : Wikipédia & androuet.com )

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  • Le 27 février, Marlise de la chaîne Youtube The Anglophile Channel a rencontré Richard pour l'interviewer et lui remettre le trophée de l'Artiste Britannique Préféré de l'Année. L'Armitage Army avait voté en masse ! La chaîne avait proposé aux fans d'enregistrer des messages de félicitations. Les messages de fans des quatre coins du mondes ont été assemblés et diffusés sur la chaîne le jour de la St Valentin. The Anglophile Channel en a fait un DVD que Marlise a remis à Richard le même jour que son trophée. L'interview a duré 40 minutes dans une ambiance fun et détendue. Un vrai régal pour les fans et un Richard que nous n'avons pas l'habitude de voir aussi drôle et détendu ! Un immense bonheur pour les RAddicts du monde entier !

     Traduction par Translator Girl

     

    Un grand merci à Marlise et à The Anglophile Channel pour leur autorisation de partager les vidéos de l'interview sur le blog. Huge thanks to Marlise and The Anglophile Channel  for their authorization to share their videos on the blog.

     

    Le teaser pour nous mettre en appétit

     

     L'interview The Anglophile Channel part. 1 avec sa traduction.

    Merci à richardarmitagecentral.co.uk pour la transcription. Un grand merci à Jolie Pensée pour sa traduction <3

    MB : Bienvenue au Backstage avec l'Anglophile Channel. Alors voilà, l'attente est terminé. Voilà le moment que l'Armitage Army attendait depuis des mois. Des mois !! Elles attendaient cette interview avec le gagnant du Prix du meilleur acteur britannique par l'Anglophile Channel, Mr Richard Armitage.

    Applaudissements en coulisses.

    RA : Merci, merci ! 

    MB : Allez on applaudit ! Richard-

    RA : En fait, je pensais que c'était l'acteur britannique le moins apprécié de l'année.

    MB : Eh bien vous savez quoi, mauvaise pioche !!

    RA : Auquel j'ai gagné alors ? Merveilleux !! 

    MB : Mauvaise pioche. Au moins apprécié ! 

    RA : Ah, le moins apprécié. Merci. Je prends ça alors !

    MB : OK. On a encore besoin de deux mois pour refaire la gravure du trophée, ça vous va ?

    RA : Oui. 

    MB : Premièrement, je dois dire... je suis consciente de l'immense responsabilité que c'est d'être ici dans cette chaise (pendant qu'elle dit cela Richard roule d'avant en arrière sur sa chaise), parce que vous avez des fans à travers le monde et ils sont tous en train de regarder – et je suis assise à ses côtés. OK, alors on y va – OK, j'ai dit Armitage correctement ? 

    RA : Oui , c'était bien, beaucoup de personnes le prononcent à la française.

    MB : La dernière fois qu'une journaliste a dit « Armitage » correctement, vous l'avez embrassé.

    RA : Oui

    MB : Vous avez presque sauté par dessus les caméras pour l'embrasser.

    RA : On ne l'entend pas très souvent. 

    MB : Apparemment ça n'arrivera pas à LA...

    Richard se lève brusquement et va embrasser MB, en riant

    RA : Merci.

    MB : Alors écoutez, les ordres des vos fans sont...

    RA : Oui.

    MB : De ne pas lui poser toutes les mêmes questions ennuyeuses auxquelles il a répondues encore et encore. Vous êtes prêt ?

    RA : Oui.

    MB : Alors on va rendre ça... juteux, Richard.

    RA : OK 

    MB : Parce que vos fans regardent.

    RA : Questions juteuses.

    MB : Comme vous le savez, nous sommes l'Anglophile Channel. On parle de tout le divertissement britannique et nous avons lancé le vote pour le Prix de l'acteur britannique favori de l'année et nous avons reçu des milliers de votes, dans un domaine qui incluait Benedict Cumberbatch, Tom hiddleston

    RA : OK

    MB : Hiddleston, Colin Firth, David Tennant et vous-même et ils ont voté quotidiennement, et ils ont voté le jour de Noël. Vous vous rendez compte, le jour de Noël, il y avait des gens qui votaient pour Richard.

    RA : Ils avaient bu !

    MB : Ils avaient bu ! Vous devez être impressionné par l'importance de votre groupe de fans.

    RA : Oui, toujours ! Je suis toujours impressionné et j'apprécie vraiment, je dois le dire. Et merci de vous être mobilisés le jour de Noël et de m'avoir donné des voix prépondérantes, et je suis vraiment désolé si votre main a glissé sur David Tennant et que vous avez cliqué accidentellement sur moi. 

    MB : Ohhh. Alors, après que vous ayez gagné, une tonne de fans a envoyé des messages vidéo du monde entier et nous aurons le plaisir de vous les montrer et des messages par mail. Nous avons reçu des messages par mail. Vous allez interviewer Richard Armitage et nous avons des questions à lui poser.

    Alors ce poster, je veux vous montrer ce poster, qui a été créé par - je vais le dire mal – Shebba Kunhemon de Malaisie. Elle a envoyé ça. Elle s'occupe de la fan page "Thorin of Erebor" .

    RA : Oui, je vois son nom. Je portais presque la même chemise. J'étais justement en train de me dire, grâce à Dieu, je ne l'ai pas mise.

    MB : Je sais et nous pensons que vous auriez pu. J'ai regardé beaucoup d'interviews du Hobbit. J'ai regardé plein d'interviews promotionnelles et on vous pose encore et toujours les mêmes questions. Comment arrivez-vous à rester original dans ces interviews  ?

    RA : Pour être honnête, je suis toujours motivé par la personne qui rentre dans la pièce, parce que... 

    MB : Comme moi ?

    RA : Oui, comme vous. Ce que je veux dire c'est que quand on est dans différents pays, les personnalités changent, alors... 

    MB : C'est vrai !

    RA : Bien sûr, ici aux Etats-Unis, il y a énormément d'enthousiasme, d'animation et quand vous allez dans d'autres pays, que nous ne citerons pas, c'est beaucoup, beaucoup plus … sobre. Mais, je trouve cela très excitant. Je suis toujours en quelque sorte fasciné de leur donner mon reflet de leur personnalité. Quand quelqu'un vient et dit « alors parlez-moi du Hobbit » et qu' il n'a que 5 minutes, je voudrais dire, alors le livre commence hmmm hmmm hmmm

    MB : Alors parlez-moi du Hobbit.

    RA : Alors à la première page... 

    MB : OK non ! Combien de temps êtes-vous restés en Nouvelle-Zélande pour le tournage du Hobbit ?

    RA : Je croyais que vous ne me poseriez plus de questions là-dessus – Non, je vous taquine.

    MB : Je sais, ils ne vont pas en mourir. C’est pour moi.

    RA : Je pense qu’on a dû y rester environ 18 mois au total, mais on s’est arrêtés plusieurs fois et sommes revenus en Grande-Bretagne, mais au total 18 mois, assez pour donner naissance à 2 enfants.

    MB : Oh et vous l’avez vraiment fait ?

    RA : Personnellement non, mais il y a des hobbits…

    MB : Est-ce qu’on peut avoir une info exclusive s’il vous plaît ?

    RA : Il y a des petits Hobbits qui sont nés et je pense que maintenant, ils sont adultes et qu’ils vont au lycée.

    MB : Ils vont à la fac ! 

    RA : Oui.

    MB : Comment cela s’est passé quand le Hobbit s’est terminé ? Je pense que vous deviez former une famille très unie ? Comment cela s’est passé quand il a fallu se dire au revoir ?

    RA : Est-ce que le Hobbit est vraiment terminé ? 

    MB : Vous faites encore des prises ?

    RA : Bon, personne ne le sait vraiment. Il y a des rumeurs autour de tout cela, certaines d’entre elles ont commencé avec Ian Mc Kellen, qu’il était question qu’on revienne. Je ne sais pas...

    MB : Super.

    RA : Mais on commence à en reparler, parler de la sortie du DVD qui sera courant mars. 

    MB : Bien ! Quand exactement ? Vous devez le savoir. Dites-moi quand ce sera...

    RA : Ce sera je pense aux alentours du 28 mars.

    MB : Aux alentours du 28 mars, OK !

    RA : Vers 15 h 00. Mais vous savez on ne peut pas vraiment s’en lasser, pour moi, pour mon personnage, la troisième partie de l’histoire, le troisième film, est le plus excitant. C’est stimulant pour moi d’en parler, j’ai hâte.

    MB : Est-ce que vous pouvez nous en parler maintenant ? A quoi doit-on s’attendre avec "  Histoire d’un aller et d’un retour " ?

    RA : De mon point de vue, avec Thorin, il faut s’attendre à l’inattendu parce qu’il pète les plombs. L’or le rend fou et … Il s’engage sur une voie qui le mènera où vous savez si vous avez lu le livre.

    MB : C’est Thorin ou Torin ?

    RA : Si vous êtes norvégien, je pense que c’est Torin.

    MB : OK, Torin.

    RA : Mais si vous ne l’êtes pas, vous pouvez dire Thorin

    MB : Thorin (elle le dit en roulant le r)

    RA : Thorin.

    MB : Regardez, je sais rouler les r. Alors, vous allez chanter ?

    RA : Vous pouvez rouler du c...(1)

    MB : Absolument, j’ai du sang latin (elle roule les r à nouveau). Donc allez-vous chanter dans le Hobbit 3 ? Vous avez une voix ample et somptueuse. Vos fans aiment votre voix.

    RA : Hmm, oui. Dans la troisième partie, Thorin va enregistrer en studio et sortir un album.

    MB : Génial !

    RA : C’est la partie de l’histoire que vous…

    MB : Et les nains deviennent une sorte de boys band.

    RA : J’aurais adoré ça. Ç’aurait été génial si on… 

    MB : Est-ce que vous êtes devenus comme un boys band entre vous ?

    RA : Un peu comme treize d’entre nous essayant de faire la même chorégraphie, mais…

    MB : Un numéro musical ? C’est parti pour un show musical alors !

    RA : Comme un 'Chorus Line' avec des nains.

    MB : Le Hobbit, la comédie musicale. Quand on vous voit en vrai et quand on vous voit en Thorin, vous êtes absolument méconnaissable.

    RA : Oui.

    MB : Est-ce que cela vous gêne en tant qu’acteur ? Est-ce que cela vous aide ? Est-ce que vous aimez ? Est-ce que les directeurs de casting disent « trouvez-moi le gars du Hobbit » et vous accourez ?

    RA : C’est un petit peu les deux en fait… Je n’ai jamais vraiment compris combien il était difficile pour les gens de vous voir autrement que comme ils vous ont toujours vus. C’est ce que je préfère, j’ai dit oui à ce rôle parce que j’aime cette transformation physique. De tous les rôles que j’ai joués à l’école de théâtre, j’ai pris le plus de plaisir quand j’étais complètement méconnaissable. J’ai joué Uriah Heep (2) à l’école d’arts dramatiques, j’ai joué une tenancière de bordel de New-York dans une pièce de Shakespeare (3) et c’était…

    MB : Vraiment ? J’adore !

    RA : La moitié de mes camarades ne savait pas que c’était moi jusqu’au milieu de la pièce et je prenais plaisir à faire ces transformations, mais c’est un challenge de s'en débarrasser.

    MB : Mais pour un acteur, c’est génial, non ? Je pense que de se perdre dans un personnage à ce point, c’est ce que vous voulez.

    RA : Oui et c’est un grand plaisir, au début vous vous sentez un peu comme un imposteur parce que vous vous dites que ce devrait être le travail de quelqu’un d’autre. Ils m’ont mis une perruque et ce masque, mais après, quand vous vous regardez dans un miroir, c’est…vous ne vous reconnaissez pas et mentalement vous allez ajuster, et faire cela sans tout cet attirail, est le prochain challenge, je suppose.

    MB : Dehors, il y a des stars que je ne vais pas nommer, vous allez voir leurs films et vous ne pouvez pas voir au-delà de leur célébrité.

    RA : Oui, je pense que parfois, vous n'avez pas besoin de toutes ces fioritures, vous voyez ? Vous n'avez pas besoin de changer de voix, ni de changer de posture ou de physique pour ne plus vous reconnaître vous-même, vous comprenez.

    MB : C'est vrai. 

    RA : Et particulièrement quand vous regardez en arrière, il y a tellement de choses dans lesquelles je ne me reconnais pas mais... Je n’aime pas en faire trop.

    MB : C’est bien, oui exactement. Est-ce qu'ils connaissaient votre travail dans "Robin des Bois" et "MI-5" ?

    RA : Pour Thorin ?

    MB : Oui pour le Hobbit...

    RA : C'est quelque chose que j'ai essayé de demander à Peter pendant le tournage mais il ne me l'a pas vraiment dit. Je pense qu'une grande partie de la télé britannique est diffusée en Nouvelle-Zélande, donc je pense qu'ils ont vu "Nord et Sud", sinon, je ne vois pas comment "Robin des Bois" ou "MI-5" m'auraient aidé à obtenir le rôle de Thorin, mais parfois c'est juste une chose, une seule et unique chose... mais oui, on vous appelle pour vous rencontrer et vous passez une heure et demi à travailler... un casting pour un rôle comme celui-ci …

    MB : Et est-ce qu'ils envisageaient Brad Pitt pour ce rôle ? Est-ce que vous avez évincé Brad Pitt ou Tom Cruise ?

    RA : Non, je ne sais pas. Je sais que quand c'est arrivé pour d'autres rôles, les gens avec qui ils discutaient étaient stupéfiants en terme de profils, alors...

    MB : Oh !

    RA : Je me considère extrêmement chanceux.

    MB : C'est bien pour vous. Je vais mettre mes lunettes. C'est très embarrassant... (elle met ses lunettes et fait mine de le découvrir) Oh Mon dieu, Richard Armitage !

    RA : C'est moi ! Salut ! 

    MB : Où est Colin Firth, je croyais que c’était lui qui avait remporté le prix ! Bon sang !

    Sushita Prasad d'Inde. Elle dit : ' Richard, êtes-vous conscient que vous avez des fans en Inde, qui ne sont jamais allés en Grande-Bretagne, qui n'ont pas accès aux chaînes britanniques et qui pourtant connaissent votre travail ? ' En Inde !

    RA : C'est hallucinant !

    MB : C'est fou !

    RA : J'imagine.... Est-ce qu'ils regardent sur Internet ! Ils doivent faire ça. Maintenant vous pouvez voir n'importe quoi, n'importe où, n'est-ce pas ?

    MB: Ils vous regardent.

    RA: Peut-être qu'ils captent par méditation..

    MB : Ils vous regardent. Ils vous trouvent et ils vous regardent. Qu'est-ce que vous pensez de tous ces réseaux sociaux : twitter, Facebook ? Il me semble qu'il existe 1000 pages Facebook qui vous sont dédiées. Je suis sûre que vous en suivez la moitié...

    RA : Je suis largué, complètement largué !!

    MB : Vous ne twittez pas, ne postez pas sur Facebook, vous ne faites rien de tout cela.

    RA : A un moment, on parlait de tweeter…

     

    Notes de la traductrice

    (1) Jeu de mots entre roll the « r’s » et roll the arse – qui se prononcent de la même façon.

    (2) Personnage de David Copperfield de Charles Dickens. 

    (3) Il s’agit de la pièce Mesure pour mesure.

     

    L'interview  The Anglophile Channel part. 2 avec sa traduction.

    Merci à richardarmitagecentral.co.uk pour la transcription.

    Traduction réalisée par Jolie Pensée & Translator Girl.

    MB : Qu'est-ce que vous pensez de tous ces réseaux sociaux : twitter, Facebook ? Il me semble qu'il existe 1000 pages Facebook qui vous sont dédiées.

    RA : Je suis largué, complètement largué !!

    MB : Vous ne twittez pas, ne postez pas sur Facebook, vous ne faites rien de tout cela.

    RA : A un moment, on parlait de tweeting, ou Twitter.  Lorsque je trouverais le temps de m’y mettre, tout aura disparu…

    MB : Tweeting

    RA : Cela se fera... ce sera terminé. Ce que je veux dire, je réfléchis encore à Myspace, et tout le monde dit ‘ Myspace c’est fini ! C’est terminé '.  

    MB : Ca fait trop 1992

    RA: Ca fait trop 1992... Je ne sais pas. Je  devrais. Mon inquiétude est que si je venais à boire et commencer, vous savez, à parler politique ou –

    MB : Et bien, c’est ce que nous espérons !        

    RA : … essayer d’être drôle...

    MB : Absolument !

    RA : Qui veut connaître mon opinion sur n’importe quoi ?

    MB : Les fans, je pense, aiment ça. Ca leur donne l’impression d’avoir une sorte de connexion ou d’accès à leurs artistes favoris.

    RA : La manière dont je vois ça… J’ai toujours l’impression que si j’étais un peintre et si je peignais une image, est-ce que je me planterais devant en disant « Bon, voici l’image que j’ai peinte » ! Vous voyez ce que je veux dire ?

    MB : Oui.

    RA : J’ai l’impression que je veux que ce soit juste l’image qui soit vue, et …

    MB : Exactement !

    RA : Mais on ne veut pas vraiment voir comment c’est peint, ou peut-être que si, je ne sais pas.

    MB : Je ne sais pas.

    RA : Mais vous ne voulez certainement pas que quelqu’un reste planter devant lui donnant ce… (il fait des gestes avec les mains)

    MB : Exactement ! Ca peut être indiscret pas vrai ? Benedict Cumberbatch parlait de quelqu’un, un voisin, qui, en fait, twitte chacun de ses mouvements. Vous savez, maintenant il va à la salle de bain, maintenant, il lit un programme TV, maintenant, il a…

    RA : Ca, c’est Benedict. Allez, ce que je veux dire, je…

    MB : Fish & chips. Si pointilleux ! Mon dieu !

    RA : Je ne pense pas que des gens seraient aussi intéressés par mes mouvements.

    MB : Ok, revenons à votre enfance. Pas si lointaine...

    RA : Mon dieu, c’est une thérapie !

    MB : Mais Richard, quand vous êtes né – dites nous ! Libérerez-vous ! Je veux que vous pleuriez comme Barbara Walters (1) fait pleurer tout le monde.

    RA : Elle fait ça ?

    MC : Oui, vous ne l’avez jamais vu ?

    Richard fait semblant de pleurer, suffoquant au-dessus de son verre !

    MB : Oh, je l’ai fait ! Alors, vous venez d’une famille qui n’est pas dans le milieu du spectacle, n’est-ce pas ?

    RA : Oui.

    MB : Alors qu’est-ce qui vous a inspiré, qui vous a poussé vers les Arts du spectacle ?

    RA : C’est une très bonne question.

    MB : Y'a –t-il eu quelque chose qui vous a inspiré ?

    RA : Je crois… Je suivais des cours de claquettes parce que pas mal de gosses avec lesquels je jouais dans la rue y allaient, alors je me suis retrouvé dans cette partie du travail, mais à 4 ans ce n’est pas vraiment du travail, n’est-ce pas ? Puis, je me suis surpris à vouloir bifurquer vers le théâtre. Alors je suis allé dans un établissement d’enseignement professionnel et je me suis formé à la comédie musicale et j’ai travaillé dans cette branche du métier pendant un moment.

    MB : D'accord.

    RA : Mais j’ai toujours été un grand lecteur, et, j’étais quelqu’un qui lisait intensément par moi-même. Tolkien était l’un de ceux dont les livres m’ont inspiré, qui ont enflammé mon imagination, et j’ai toujours été passionné de littérature et j’ai étudié Shakespeare pour mon A-levels (2), je suis allé à la Royal Shakespeare Company pour voir des pièces, et je me suis dit ’C’est ce que je veux faire’, alors, finalement, à l’âge de 19 ans, je suis allé dans une école d’art dramatique.

    MB : Vous, Mr Armitage, êtes allé à Budapest pour rejoindre un cirque !

    RA : Oui.

    MB : Parce qu’il n’y avait pas d’autres opportunités pour obtenir votre Equity card ?

    RA : Oui… Les fans vont vous tuer parce que c’est l’une de ces questions…

    MB : Je sais ! Je pensais – écoutez, pour les deux personnes qui ne savent pas que vous avez fait ceci…

    RA : Oui, cela a été un travail court. Je pense que je l’ai fait pendant quatre mois. Je lançais des cerceaux, travaillait avec des jongleurs…

    MB : Etiez-vous un Flying Wallendas (3)?

    RA : Je faisais un peu de ceci (il fait des gestes avec ses mains). Un peu de mime...

    MB : Plutôt comme un trapéziste ?

    RA : Oui. Donc, j’ai obtenu mon Equity Card.

    MB : C’est génial !

    RA : A côté de ça, il y a eu beaucoup de castings commerciaux. Je me souviens d’un, en particulier,  où on m’a donné de l’eau… c’était pour une sorte de boisson et ils m’ont  donné une pastèque et y ont creusé un trou et ils ont dit : ‘ok, roules une pelle à la pastèque’. Ainsi, je devais embrasser la pastèque. Puis, j’ai quitté le casting et il y avait une pièce entière remplie de mecs, et je me souviens qu’en sortant je pensais qu’il n’y avait qu’une seule pastèque dans cette pièce !

    MB : D’accord ! Et, vous avez tous embrassé la même pastèque…

    RA : Tous à enfoncer notre langue dans ce trou de pastèque !

    MB : Oh, ce n’est pas correct ! Vous savez, c’est un peu….

    RA : Bienvenue dans le showbiz ! Maintenant, voyons comment vous galocher la pastèque !

    MB : Je vous aurais donné dix Equity Card pour voir cela !

    RA : J’aurais apporté dix pastèques et dix mecs, ça aurait été sympa !

    MB : Ok, alors vous avez en main votre Equity Card, génial, génial, et vous vous retrouvez dans le West End (4) pour faire de la comédie musicale.

    RA : Oui.

    MB : Et vous avez joué Macavity.

    RA : Oui.

    MB : Ce que j’adore ! Vous savez, il y a sur Youtube une vidéo et quelqu’un assis sur le dernier rang du balcon et il semble que ce soit vous, bien que ce soit granuleux et flou.

    RA : Je ne pense pas que ce soit moi.

    MB : Oh, mais ne leur dites pas ça !

    RA : Je ne pense pas que c’est moi. Je dois être honnête avec vous, les amis.

    MB : Ce n’est pas vous ?

    RA : Il y a un million de personne – bon, pas un million, il y a beaucoup de personnes qui ont toutes joué le même rôle à travers les années.

    MB : C’est vrai.

    RA : Et même dans le show, il y avait cinq personnes qui jouaient Macavity parce qu’il apparaissait dans différents endroits, vous savez, ils faisaient cette chose magique qui le faisant apparaître.

    MB : Bien que je ne pense pas que ce clip soit une vue de Macavity, je crois que vous êtes, vous savez, le chat numéro 24 à partir de la gauche. Je ne sais pas.

    RA : Je ne crois pas du tout que je suis là-dedans, honnêtement ! Désolé !

    MB : Oh mince ! Alors, ‘ Cats’ , je dois l’avoir vu une douzaine de fois.

    RA : C’était dans les années 80, n’est-ce pas ?

    MB : Qu’est-ce que c’est que ce show… De quoi parle ce show ?

    RA : Bonne question… Vous savez, si vous écoutez cette chanson ‘Memory’, c’était un succès énorme, qui n’est pas dans le livre ' Book of Practical Cats ’ (5). Ca n’en fait pas partie, ça fait partie d’autre chose.

    MB : D’accord. Andrew Lloyd n’a pas écrit le livre.

    RA : Il n’a pas écrit ces paroles là, mais c’est tiré d’un poème différent et je pense que c’est ‘ Waste Land ’ (6), mais les paroles de la chanson… la poésie dans ces lignes est extraordinaire et je pense que c’était l’une de ces expériences où quelqu’un amène la poésie et Gilian Lynn (7) a eu l’idée fantastique de créer un show basé là-dessus, vous savez, la réalité physique des animaux à travers la danse et ça a crée un show qui a duré des année. En fait, je pense que la même chose arrive avec la capture de mouvements, maintenant.

    MB : Oui.

    RA : Vous savez, si vous regardez une scène en motion capture, on utilise les êtres humains pour créer un animal. Regardez ' La planète des singes ', vous savez le nouveau !

    MB : C'est vrai.

    RA : C'est le même genre de choses. C'est vraiment quelque chose qui m'intéresse. J'avais vraiment envie d'aller travailler à Lecoq à Paris (8) après avoir fini ' Cats ', Gillian Lynn était une des personnes à me l'avoir suggéré, et j'ai fini par y aller.

    MB : Pourquoi elle a fait ça ?

    RA : Elle voulait me donner un coup de main et me donner des conseils et je pense qu'elle y a été formée pendant un bon moment alors... Mais j'étais au LAMDA, je travaillais avec une fantastique directrice du mouvement, qui malheureusement est décédée, elle s'appelait Christian Darley (9), elle était basée à ' Lecoq ', et c'était vraiment la direction que je voulais prendre, le théâtre physique, j'ai toujours eu et j'ai toujours envie de faire ça.

    MB : Intéressant. J'adore ça. Alors, bien sûr, vous avez migré vers les Etats-Unis et vous vous êtes installé à New-York, pas sous le soleil de LA – OK, on n'est pas offensés !

    RA : Oui, dans le gris et neigeux New-York.

    MB : Alors vous êtes allé à New-York parce que vous voulez poursuivre votre carrière à Broadway ou êtes-vous ouvert à la télévision, au cinéma ou à tout ce qui se présente à vous ?

    RA : Oui, il n'y a rien à quoi je ne dise pas oui. Je dis oui à tout. 

    MB : La preuve, vous êtes là avec l'Anglophile Channel...

    RA : Nous sommes là... Hum !

    MB : Apparemment, il dit oui à tout !

    RA : Oui !

    MB : Et nous vous aimons pour cela. Merci beaucoup.

    RA : Oui, c'est le mot Hum. Je pense que la carrière s'accélère évidemment dans l'industrie du cinéma, mais en même temps, je ne veux pas me priver d'une opportunité de faire du théâtre. Donc, pour moi, New-York c'est la possibilité de peut-être y faire de la scène, et aussi retourner à Londres, ce qui est une forte probabilité.

    MB : Ce que j'aime chez les acteurs britanniques, c'est que leur talent artistique est ancré dans le théâtre. Ce n'est pas quelque chose que vous trouvez souvent chez des stars de la télé ou du cinéma, chez les acteurs britanniques, votre talent commence vraiment au théâtre, vous êtes formés au théâtre et ça se voit. Pour moi, ça transpire à travers l'écran et j'aime que vous soyez un personnage principal dans un grand film et que vous reveniez en arrière pour jouer dans une pièce comme Sir Ian McKellen.

    RA : Oui, chez Ian, c'est là que se trouve le source de son cœur, de son cœur artistique. Je pense qu'on se focalise sur le texte, ce que les autres acteurs ne font pas forcément, enfin je ne sais pas. Je ne connais le monde de l'art dramatique qu'à travers la manière dont je l'ai approché et le parcours par lequel je suis passé, qui est essentiellement physique, puis littéraire, alors c'est comme cela que je construis mon personnage. En même temps, sans le script c'est … c'est très difficile de travailler sans le script. Je  dois avoir recours à un livre ou une personne, une personne réelle afin de faire ça.

    MB : C'est intéressant. Une fan a écrit quelque chose à propos de votre façon de construire un monde pour vos personnages, si le script ne vous donne pas toutes les informations dont vous avez besoin, est-ce que votre imagination créée une histoire pour votre personnage ?

    RA : Moins vous avez de limites et plus c'est difficile. Plus vous êtes restreint, plus vous avez d'obstacles et plus l'univers est petit et là, c'est plus facile à faire. C'est pour cela que j'aime avoir un livre comme base de travail, parce que le livre commence et se termine et votre personnage commence et finit dans le livre sauf si votre personnage évolue sur un grand nombre de livres. J'écris des choses, j'utilise des photos et de la musique parce que je pense musique et création. Si vous écoutez un morceau de musique, vous pouvez vous rappeler où vous étiez.

    MB : Ca évoque quelque chose, des souvenirs...

    RA : Quand vous l'écoutez, c'est Proustien (10), ça fait tout remonter. J'utilise beaucoup cela.

    MB : Vous avez fait cela avec « Nord et Sud » d'Elizabeth Gaskell ?

    RA : Oui je l'ai fait.

    MB : OK, alors parlons de « Nord et Sud » où vous avez surpassé, démodé ('Out-Darcied', sans doute une jeu de mot, ndt) Colin Firth… Est-ce que je peux dire ça ? C’est sacrilège je sais, mais vous l’avez fait !

    RA : Oui, mais Thornton n'a pas été mouillé ! (11)

    MB : Vous savez quoi, on a raté la scène de la chemise mouillée.

    RA : Non, il ne s’est pas mouillé.

    MB : Est-ce qu’on peut le faire maintenant ? Est-ce que quelqu’un a une bouteille d’eau ? 

    Richard fait semblant de jeter de l’eau.

    MB : Hé les fans, combien seriez-vous prêtes à payer pour voir cet homme dans une chemise mouillée ? OK, ce n’est pas les fans, c’est moi. Qu’est-ce que vous attendez de moi ? Et du jour au lendemain, vous devenez en un clin d’œil une idole. Qu’est-ce que vous pensez de cela ? Et est-ce que vous aimez ce romantisme, vous savez ce genre de premier rôle (masculin) ?

    RA : C’est intéressant de voir comment c’était perçu et comme ça se ressentait de l’intérieur parce que je voyais ce type comme quelqu’un d’exécrable dans ce qu’il faisait et ce jusqu’à la fin de l'oeuvre. En quelque sorte, il était étouffé et restreint dans son monde et borné, et démêler ce personnage, c’était vraiment intéressant. Je me souviens avoir entendu parler de ce casting, j’ai sauté dans ma voiture très tard, je suis allé jusqu’à ma librairie du coin juste avant qu’elle ne ferme et je me suis emparé du dernier exemplaire et j'ai lu uniquement le petit texte de présentation au dos et je savais que je devais le jouer.

    MB : Vraiment !

    RA : Je n’avais même pas lu le livre, j’avais juste lu le petit résumé et je pensais 'je peux faire ça, je peux vraiment le faire', mais les convaincre de me prendre était un vrai challenge.

    MB : Vraiment ?

    RA : Oui.

    MB : Qu’est-ce que vous aviez fait avant cela ?

    RA : Pas grand-chose à vrai dire. J’avais fait un peu de télé, des petits rôles. J'avais des petits rôles occasionnels dans des choses, mais ça a mis du temps ! C'était un acte de courage de me prendre au casting. Mais vous savez, ces rôles sont venus comme ça. En un sens, le rôle de Thorin m'est tombé dessus comme ça.

    MB: J'ai une ou deux choses à vous demander... De la part d'Alessia Catto, administratrice de ' Richard Armitage is Made of Majesty, Kindness and Perfection'.

    Richard se redresse: Vous avez dit « sa majesté » ?

    MB : C'est le nom de la page Facebook de la fan.

    RA : Oh pardon ! Mon dieu, j'avais tout faux !

    MB : Il y a du boulot pour vous mettre à niveau ! 'Est-ce que vous aimez Jane Austen, si oui, quels personnages de Jane Austen auriez-vous aimé jouer ? Des gentlemen ?'

    RA : Oui, j'aime Jane Austen. On a eu une période Jane Austen à l'école d'Arts dramatiques et je travaillais au noir à Noël au « Panto » sur le port de Bognor Regis (12) pour gagner de l'argent, ce qui me permettait de payer l'année suivante à l'école d'Arts dramatiques et j'ai lu beaucoup de nouvelles de Jane Austen dans les vestiaires. Je jouais « le génie de la lampe » alors je n'étais pas beaucoup sur scène. Puis on est rentré et on a joué des extraits de... Je crois que c'était « Orgueil et Préjugés ». J'étais Darcy. On a joué une de ces drôles de danses qu'on retrouve chez Jane Austen où il faut marcher et parler en même temps. C'était notre challenge de faire ce « Walk and talk ». J'aime aussi « Northanger Abbey ».

    MB : J'adore aussi.

    RA : Le côté gothique. J'aime la noirceur de cette histoire. Elle a su capter l'humour d'une certaine manière et je pense que ses contemporains ne l'ont pas vraiment fait.

    MB : Ce que j'aime chez elle, c'est que malgré le fait qu'elle n'ait pas été mariée, elle décrivait si bien les hommes.

    RA : Souvent, ils sont décrits comme des personnages exigeants bi-dimensionnels. Je pense que Gaskell faisait la même chose. Gaskell rentrait vraiment dans l'esprit d'un homme de cette période. Pas uniquement l'esprit de l'homme, mais l'esprit masculin de cette époque et oui Jane Austen était pareille.

    MB : Marsha Kellingsworth qui gère ' Richard Armitage US ' dit que vous venez juste de finir « Into the storm », c'est votre film qui sortira dans l'année et vous avez un accent américain ?

    RA : Oui

    MB : Marsha voudrait savoir...

    RA : Vous allez me demander de le faire...

    MB : Et vous le feriez ?

     

    Notes des traductrices :

    (1) Barbara Walters est une journaliste, animatrice de télévision et productrice américaine.

    (2) A-levels: examen équivalent au baccalauréat français.

    (3) Flying Wallendas : célèbre famille du cirque effectuant des numéros de voltige et corde raide sans protection. La troupe a été créée en 1922 et officie encore. En 1978, un téléfilm 'The Great Wallendas ' avec Lloyd Bridges racontait l’histoire de cette famille.

    (4) Le terme ' West End ' est communément utilisé pour faire référence au West End of London, une aire urbaine de Londres largement incluse dans la cité de Westminster. Le West End regroupe la majorité des théâtres londoniens.

    (5) ' Old Possum's Book of Practical Cats ' est un recueil de poèmes collectés par T.S. Eliot qui traite de la psychologie et de la sociologie des félins et qui est à l’origine de la création de la comédie musicale ‘Cats’.

    (6) ' The Waste Land ', ' La Terre vaine ' en français, est un long poème de T.S. Eliott, publié en 1922. Il contient 433 vers. Mêlant imagerie et symbolisme, angoisse et désespoir nés de la guerre, dans un style jusqu'alors inédit fait de changements brusques de narrateur, de temps et de lieu, cette épopée moderniste condensée est considérée à la fois comme le chef-d'œuvre de T. S. Eliot et comme un classique de la poésie anglo-saxonne du XX°siècle.

    (7) Dame Gillian Barabra Lynne, anglaise née en 1922, ballerine, actrice, directrice de théâtre réalisatrice de télévision et chorégraphe notamment de ' Cats ' et du ' Fantôme de l’opéra '.

    (8) Il s’agit de l’école internationale de théâtre Jacques Lecoq à Paris où la gestuelle de l'acteur est mise en avant. 

    (9) Christian Darley, enseignait la direction de mouvements à LAMBA. Elle s'est aussi déplacée dans les écoles et les prisons pour enseigner l'art du mouvement. Elle est morte en 2008 après avoir écrit un livre 'The space to move - Essentials of movement training'

    (10) Richard fait référence aux madeleines de Proust. Dans ' Du côté de chez Swann' (A la recherche du temps perdu), Proust évoque l'odeur des madeleines qui lui rappelle son enfance.

    (11) Référence à ' Orgueil et Préjugés ' quand Mr Darcy (Colin Firth) se jette à l’eau et ressort avec la chemise mouillée, qui par transparence, laisse entrevoir son torse.

    (12) ' Le Panto ' est un petit théâtre local dans la ville de Bognor Regis, ville côtière du sud de l'Angleterre.

     

    L'interview The Anglophile Channel part.3 avec sa traduction

    Merci à richardarmitagecentral.co.uk pour la transcription et à Jolie Pensée pour la traduction

    MB : Marsha Kellingsworth qui s’occupe de Richard Armitage US dit que vous venez juste de faire « Into the storm ». C’est votre prochain film qui sortira dans l’année et vous avez pris l’accent américain.

    RA : Oui, oui.

    MB : Marsha voudrait savoir...

    RA : Vous allez me demander de le faire, c’est ça ? Noooon !

    MB : Vous le feriez ? Oh l’accent américain. Est-ce que vous avez un numéro où elle peut vous joindre…

    RA : On présente ce film au CinemaCon fin mars.

    MB : Ah oui ?

    RA : Je suis très emballé et on le présente aussi au ComicCon.

    MB : ComicCon ? A San Diego ?

    RA: Oui à San Diego cette année, donc je pense qu’il sortira le 8 août.

    MB : Excellent ! Donc on s’attend à vous voir dans ce film. C’est un film sur les tempêtes et vous êtes sous beaucoup de pluie.

    RA : Oui.

    MB : Parlez-moi de ce film.

    RA : Nous sommes en plein vent, il y a beaucoup de pluie, il y a des effets spéciaux, mais ça ne fait pas trop effets spéciaux, vous voyez, le temps paraît réel et je pense que le temps est quelque chose de très difficile à créer digitalement parlant. On a filmé à Détroit et c’était une super expérience d’aller dans cette ville et de voir comment cet endroit avait changé et avait été détruit. J’ai trouvé que c’était vraiment un beau lieu de tournage… Mais oui, en espérant que ça se passera bien.

    MB : OK alors, vous avez un livre audio qui s’apprête à sortir.

    RA : Oui.

    MB : Vous avez enregistré Hamlet…

    RA : Ce n’est pas le 'Hamlet' de Shakespeare, c’est basé sur cette histoire. Il y a des petits dialogues qu’on trouve chez Shakespeare.

    MB : Donc pas les grandes tirades, rien de cela ?

    RA : De temps en temps les écrivains reprennent quelques-uns de ces… C’est un roman basé sur cette histoire et il y d’autres histoires que vous ne trouvez pas dans la pièce et que j’ai vraiment adorées. Vous imaginez Hamlet aller en Angleterre et vous voyez Rosencrantz et Guildenstern (1) qui y vont et il se fait attaquer par des pirates, vous voyez ce qui arrive à Ophelia (2) derrière les portes closes. C’était intéressant.

    MB : Oh, c’est génial !

    RA : C’était vraiment très difficile de faire la voix d’Ophelia.

    MB : Vous l’avez fait ?

    RA : Il y a un chapitre entier où elle lit..

    MB : Pouvez-vous  nous en faire un petit peu ? Juste un petit peu !

    RA : Je ne le ferai pas (il secoue négativement la tête)

    MB : Allez !

    RA : Non parce que vous devez acheter le livre.

    MB : Je veux voir ça !

    RA : C’était dur parce qu’elle...

    MB : Allez juste un petit morceau !

    RA : Parce que je devais faire la voix d’une fille de 17 ans, ce qui est bien pendant quelques lignes, mais quand je lisais la lettre complète elle devenait très en colère et quand je suis en colère, ma voix est plus …

    MB : Basse.

    RA : Très grave. Du coup Ophelia avait l’air d’être plus âgée.

    MB : C’est une toute ‘autre performance’ (jeu de mot intraduisible avec ‘nother show’)

    RA : Oui, c’est une toute autre performance.

    MB : Est-ce que c’est vrai que vous vous appelez Richard en référence à Richard III ?

    RA : Oui c’est vrai car je suis né un 22 août, qui est le jour…

    MB : Le jour de sa mort.

    RA : Il est mort à la bataille de Bosworth. 

    MB : Alors vous avez des affinités avec ce personnage historique ? Est-ce que vous voudriez le jouer sur scène ou est-ce que vous aimeriez avoir un projet de film basé sur cette histoire ?

    RA : Ca me trotte toujours dans la tête quand il m’arrive de recueillir de la documentation sur sa vie. Je pense qu’il mérite qu’on fasse un film sur lui. Je pense que c’est une extraordinaire histoire. Je pense que la Guerre des deux roses (3) est extraordinaire. Vous savez, il est le dernier monarque britannique à être mort sur un champ de bataille, au combat. Il est mort noblement, il était incompris. Je pense que c’est une bonne raison pour explorer cette voie.

    MB : Exactement.

    RA : Parce qu’on ne sait jamais vraiment, je ne sais pas si je le jouerai dans un film mais j’essaierai de le jouer sur scène.

    MB : Et vous écririez le script ? Vous avez écrit le script ?

    RA : Je ne suis pas vraiment un écrivain, mais je suis bon pour faire écrire les autres. Mais rassembler des idées, réunir des personnes autour d’une table est un de mes projets à long terme dans les 30 prochaines années. Je pense que je vais moins jouer mais plus produire.

    MB : En disant produire, vous pensez à diriger ?

    RA : Si je peux. Si quelqu’un me donne un cerveau décent, un cerveau sympa, j’aimerais bien diriger effectivement. Je pense que d’autres personnes le feraient mieux que je ne le ferais moi-même, mais j’aimerais diriger des acteurs. Je pense que je pourrais, je pourrais faire sortir le meilleur de quelqu’un. J’aimerais savoir comment les faire se sentir bien et détendus… et être inspiré pour donner quelque chose qu’ils n’ont jamais donné avant. Des réalisateurs ont déjà fait cela avec moi.

    MB : Je pense que les réalisateurs qui ont été acteurs sont surement les meilleurs parce qu’ils savent par quoi vous passez. Ils connaissent le cheminement. Ils savent comment le faire ressortir de leurs acteurs.

    RA : Et ils sont souvent entourés de grands directeurs de la photographie et ils peuvent prendre le travail en main.

    MB : Est-ce que vous êtes en admiration devant certaines personnes ? Des personnes sont en admiration devant vous. Est-ce qu’il y a quelqu’un qui vous met en admiration ?

    RA : Oui, toujours, je suis toujours en admiration !

    MB : Qui ? Qui aimeriez-vous rencontrer ?

    RA : Je pense que la dernière personne en date par qui j’ai été impressionné était probablement Orlando Bloom qui maintenant est un copain.

    MB : Orlando ! J’allais justement vous demander qui était votre copain sur le tournage.

    RA : La première fois que vous rencontrez cette personne, vous dites « Oh, c'est vous (qui étiez) dans ce film ! Oh, regardez, on porte tous les deux des costumes loufoques et je vais vous donner la réplique maintenant !» Alors oui, toujours.

    MB : C'est excitant. C'est comme si je travaillais avec vous. Ca serait vraiment excitant.

    RA : Dans un costume loufoque.

    MB : Exactement, dans un costume loufoque. Je travaille avec Richard Armitage. Oh mon Dieu !

    Alors quelle serait votre actrice principale idéale ? En avez-vous une ?

    RA : Oh punaise, c'est un sacrée bonne question. J'ai toujours été un grand fan de Janet Mc Teer (4)

    MB : Oh oui, une actrice brillante.

    RA : Elle est vraiment incroyable. Il y a aussi Sally Dexter (5), Fanny Ardant. Vous la connaissez ? Et  Tilda Swinton.

    MB : Tilda est une grande actrice.

    RA : Il y en a des millions...

    MB : Cate Blanchett !

    RA : Cate Blanchett.

    MB : Adorable. Vous croyez qu'elle aura un Oscar ce week-end ? Avez-vous un favori ?

    RA : Je milite pour les britanniques. Pour Chiwi...

    MB : Chiwetel. Il est génial dans ‘Twelve years a slave’. Vous avez aimé ?

    RA : C'est vraiment une performance extraordinaire.

    MB : Il a vraiment un rôle déchirant.  

    RA : Il a fait un travail que nous rêvons tous de faire, tout comme Michael Fassbender dans ce film. On aspire tous à avoir cette qualité de travail.

    MB : Oui exactement. On a parlé de Steve McQueen, de Chiwetel et comment avoir leur ligne de conduite dans le travail et combien l'histoire à raconter est importante et combien en tant qu'acteur recréer cette intensité a dû être, vous savez... Quand vous-même, vous vous perdez dans un personnage comme ça, c'est difficile d'en sortir ?

    RA : Je ne sais pas si... j'ai été aussi profond, dans quelque chose d’aussi douloureux, comme l'a été Chiwi, dans ce film en particulier… Je pense que le plus dur que j'aie eu à vivre est quand j'ai été torturé par l’eau (6) dans MI-5, vous vous trouvez dans une situation où vous êtes paniqué et terrifié et vous pensez...votre esprit doit penser « Je suis juste en train de jouer, ce n'est pas réel » mais vos émotions sont hyper réelles. Ça s'est passé très vite, mais vous gardez des souvenirs de cela.

    MB : Une fan a dit cela, est-il vrai que vous avez la phobie de l'eau ?

    RA : Oui, oui et c'est le cas dans chaque rôle !

    MB : Alors je ne peux pas vous emmener en croisière ?

    RA : Vous pouvez, mais ne me demandez pas de plonger dans l'eau. Dans tous mes rôles, j'ai eu un passage dans l'eau qui n'était pas dans le script quand je l’ai lu, ça sort à la réécriture, et je me dis ‘ça y est, il est là !’

    MB : Incroyable !

    RA : Il faut toujours que ça tombe sur moi !

    MB : Alors, c'est la semaine des Oscars comme je l’ai dit. Est-ce qu'il y a des réalisateurs avec qui vous aimeriez travailler car nous les connaissons tous. Vous voulez qu'on parle de vous à Spielberg ?

    RA : Il y en a tant et tous, en fait, sont nominés là à nouveau et vous savez je pense que Alexander Payne fait un travail extraordinaire. Je pense que David O. Russel fait un travail extraordinaire. Steve Mc Queen est incroyable. J'adorerais travailler avec Michael Haneke, tout comme David Fincher. Des personnes  géniales, géniales.

    MB : Super ! Une autre question : Deborah Edward de 'Richard Armitage Central ': 'Etes-vous du matin ou du soir ?'

    RA : Si je suis du matin ou du soir ?

    MB : Oui

    RA : Vous savez quoi ? Je ne suis définitivement pas du matin. Je suis du soir. Je suis une personne de la nuit. Je pense que cela vient du travail dans un théâtre. Je prends mon inspiration la nuit. Je me réveille à 3 heures du matin et je commence à gribouiller, à écrire.

    MB : Dernière question. De Beata Landavie d'Allemagne. Elle veut savoir à quel moment, après quel projet, vous partirez en disant « ça y est, j'ai atteint mes buts, mes rêves se sont réalisés, c’est fait, il faut s’arrêter. »

    RA : En quelque sorte, je viens juste de le faire. Vous savez, je crois que le Hobbit, c'est ça ! Mais je ne suis pas sûr qu'il y en ait vraiment un car on peut toujours tirer quelque chose de soi-même. Et quand on vieillit, on ressent les choses différemment vis à vis de son travail, alors, maintenant, je vais vers d'autres castings, des nouveaux territoires. Différents personnages qui n'étaient pas disponibles pour moi avant et dans ces cas là on pense « Mon dieu, je n'ai jamais joué cela avant » et c'est ce qui vous permet de continuer.

    MB : Je pense que pour un acteur, comme Maggie Smith (7) le prouve, ça ne se termine jamais. Il y a toujours de nouveaux projets.Toujours plus de travail à faire. Vous voyez ce que je veux dire ?

    RA : C'est une des raisons, aussi, pour lesquelles j'ai quitté la comédie musicale… Car dans ce côté du travail… C'est un petit peu comme le vin, vous savez, avec un peu de chance, plus vous êtes âgés et plus il y a de corps, d'arômes.

    MB : Absolument… meilleur. Nous sommes vraiment bien. Je vais vous montrer une des vidéos de fans… Juliette va vous montrer.

    RA : C’est trop cool !

    MB : On peut y aller ?

    RA : Qui c'est ?

    MB : OK. C'est après que vous ayez remporté la récompense du meilleur acteur britannique de l'année.

    Marlise montre un extrait de la vidéo à Richard.

    RA : Comme c'est cool !

    MB : Elles sont adorables ?

    RA : Vous savez quoi, l'image que ces deux jeunes femmes espagnoles tiennent, c'est comme si elles lui avaient mis des coups de poing en pleine figure.  Il a l'air de...

    MB : Il a des bleus.

    RA : Oui

    MB: Alors Richard. On ne peut pas tous les regarder aujourd'hui, mais elles sont toutes dans ce DVD. J'ai promis aux fans que vous auriez absolument une copie de tous les messages. Ne faites pas attention à la fille qui présente, c’est moi…

    RA : C'est super gentil.

    MB : Regardez leurs messages. Et si vous voulez répondre, écrivez-moi et je ferai suivre à vos fans. Ces personnes vous aiment juste avec un incroyable dévouement

    RA : Merci.

    MB : Et avec passion !

    RA : (il regarde la caméra) Merci beaucoup, c’est vraiment adorable.

    MB : C'est vraiment impressionnant. Alors maintenant, c'est la remise de la récompense. Ok… Larmes !

    RA : Vous avez les larmes aux yeux ?

    MB : Bon… Oui j’ai les larmes aux yeux. Oh vous savez quoi ? Dans une interview vous avez dit que ce que vous vouliez pour Noël était …

    RA : Un bob (figurine avec une tête démesurée qui danse). C'est un bob ?

    MB : Un bob. Ce n'est pas un bobblehead, donc il ne… (elle secoue la figurine)

    Richard prononce Bob avec l'accent américain

    RA : Un pop, un pahp  ! Vous voyez, c'est mon accent américain !

    MB : C'est Thorin. 

    Marlise et Richard répètent pop à plusieurs reprises avec différentes intonations

    MB : Voici Bob Thorin. Il ne vous ressemble pas trop, il a plutôt l'air d'un samurai, un soldat samurai. Je ne sais pas, mais c'est pour vous.

    RA : Je l'adore !

    MB : Joyeux Noël en retard !

    RA : J'ai la même intensité dans le regard. Il est très bien. Merci beaucoup.

    MB : Maintenant, je vais vous remettre le trophée. Mr Richard Armitage, c'est avec grand plaisir... les fans du monde entier, de plus de trente pays - c'était fou - ont voté jour et nuit pour que vous remportiez ce trophée, contre des poids-lourds, et c'est avec grand plaisir que je vous remets le trophée du meilleur acteur britannique de l'anglophile Channel

    RA : (Richard prend le trophée) Merci Beaucoup

    MB : Adorable !

    Richard embrasse et étreint Marlise.

    RA : Merci. Je voudrais juste dire merci à toutes les personnes qui ont voté pour l'artiste britannique préféré de l'année 2013. C'est vraiment adorable de recevoir cela. En fait, je n'ai jamais rien reçu auparavant, rien d'autre qu'un petit trophée que j'avais gagné à l'école d'Arts dramatiques pour du combat à l'épée en 1997. Donc je vais mettre celui-ci à côté du trophée de combat à l'épée. Votre soutien et tout ce que vous faites en ligne, le fait que vous ayez pris la peine de voter, ça compte vraiment, vraiment pour moi, alors, merci.

    MB : Merci beaucoup de faire partie de ça.

    RA : C'est très beau !

    Richard se sert du trophée comme d'une haltère.

    MB : Je suis très contente que vous l'aimiez ! Il fait de l'haltérophilie. Venice (8) est fait pour ça !

    RA : Est-ce que ça veut dire que je vais pouvoir passer devant tout le monde à l'aéroport ?

    MB : Non ! Vous savez quoi, vous allez vous faire arrêter par la sécurité, alors emballez-le bien !

    RA : C'est super ! Merci.

    MB : Ok ! Est-ce qu’on fait une sortie ?

    Quelqu’un hors caméra : "Qu’en pensez-vous ? Envie de faire une dernière course de chaises !"

    MB : C’était vraiment bien...

    Quelqu’un hors caméra : "Oui".

    MB : OK, prêt ? Je transpire. Je ne sais pas pourquoi il n’est pas…

    Richard démarre la course avec sa chaise.

    RA : Allez, allez, allez !

    MB : Hé, attendez une minute. Faux départ, faux départ !

    RA : D’accord !

    MB : Revenez. Il triche !

    RA : Prêt…

    MB : Tricheur ! Prêt ! Attendez une minute, il faut le signal.

    Richard pousse le fil électrique loin de sa chaise.

    Quelqu’un hors caméra : " On a un problème de fil ".

    MB : A vos marques, restez assis, attendez une minute !

    RA : Ok !

    MB : J'allais dire : ‘Mon dieu, il triche’

    Hors-caméra, il y a un clap et Richard triche en retenant la chaise de Marlise et gagne la course en riant.

     

    Images de fin, déjà vues dans le teaser :

    MB : ‘B’ Boland

    RA : Ah… Qu’est-ce que je vais dire ? Qu’est-ce que je dois dire ?

    Marlise lui souffle et il répète !

    RA : (il joue celui qui s’ennuie) C’est Richard Armitage et vous regardez l’Anglophile Channel, qui que ce soit, et c’est la meilleure intervieweuse au monde !

    MB : De la bouche de l’intéressé !

    RA : (il joue le contrarié) Mon Dieu ! Merci ! Merci de me donner le (trophée de l’) ‘Acteur le moins populaire en 2013’. Merci !

    L’interview se termine dans le rire et sous les applaudissements.

    MB : Nous espérons que vous avez apprécié l’interview. C’était fantastique d’enfin parler avec Richard Armitage, en personne, en chair et en os. Il était extraordinaire. Il était élégant (ou gracieux), il était superbe - tout ce que vous attendiez tous de lui.

    Merci au Consulat britannique pour avoir accueilli l’évènement.

     

    Notes de la traductrice

    (1) Dans Hamlet, deux courtisans, amis d'enfance d'Hamlet, qui sans le savoir l'escortent en Angleterre pour qu'il soit mis à mort.

    (2) Ophélie est l'amante d'Hamlet

    (3) Guerre civile du 15ème siècle qui vit l'affrontement des familles Lancaster et York. Pendant cette guerre, éclate la bataille de Bosworth où mourut Richard III

    (4) Actrice britannique connue pour son rôle dans Raisons et sentiments et autres séries de la BBC. Elle fait aussi beaucoup de théâtre.

    (5) Actrice de théâtre anglaise

    (6) Waterboarding : simulation de noyade qui consiste à ligoter la victime sur une planche inclinée de façon à ce que la tête soit plus basse que les pieds, on recouvre alors la tête de la victime d'un tissu et de l'eau est versée dessus et, sa respiration devenant très difficile, la victime est mise dans l'angoisse d'une mort prochaine par asphyxie.

    (7) Actrice britannique de 79 ans à la carrière impressionnante qui a commencé en 1951 connue au théâtre, à la télé comme au cinéma. Vue dernièrement dans Downtown Abbey, Nanny McPhee mais surtout célèbre pour son rôle du professeur McGonagall dans Harry Potter.

    (8) Venice Beach à côté de Los Angeles où beaucoup de stars ont élu domicile et où beaucoup de personnes aiment se montrer – c'est notamment à Venice Beach qu'a été tourné Alerte à Malibu.

     

    Le bêtisier ! 

    Merci à Marlise & Paul Boland de The Anglophile Channel pour le bonheur qu'ils nous procuré avec cette interview <3

    Thanks to Marlise & Paul Boland for the happiness they gave us with this interview <3

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  • Interview de Richard dans le magazine 'Cinemaniac' (HS n°1, Déc. 2013-janv. 2014).

    En bonus, le magazine propose 6 posters.

     

    Merci à Jolie Pensée pour les 1ers scans et l'info. (Cliquer sur les photos pour agrandir.)

     Interview de Richard dans Cinémaniac, HS n°1, Déc. 2013 - Janv. 2014

     Interview de Richard dans Cinémaniac, HS n°1, Déc. 2013 - Janv. 2014

     

     Interview de Richard dans Cinémaniac, HS n°1, Déc. 2013 - Janv. 2014  Interview de Richard dans Cinémaniac, HS n°1, Déc. 2013 - Janv. 2014

     L'affiche de Thorin (en plus sombre) proposée par la magazine:

    Interview de Richard dans Cinemaniac, HS n°1, Déc. 2013 - Janv. 2014

    L'affiche du film proposée par la magazine :

    Interview de Richard dans Cinemaniac, HS n°1, Déc. 2013 - Janv. 2014

     

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  • Le numéro 348 de décembre 2013 de L'écran fantastique consacre un reportage au Hobbit, la désolation de Smaug avec des interviews de Philippa Boyens, Luke Evans, Lee Pace, Richard et Joe Letteri, le superviseur des effets visuels.

     

     

    Nous avons scanné l'interview de Richard (clic sur images)

     Interview de Richard dans le magazine 'L'écran fantastique', décembre 2013 Interview de Richard dans le magazine 'L'écran fantastique', décembre 2013
     Interview de Richard dans le magazine 'L'écran fantastique', décembre 2013 Interview de Richard dans le magazine 'L'écran fantastique', décembre 2013
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  • Une interview croisée de Richard et Orlando Bloom dans le N°3 du magazine cinéma Popcorn

    (déc. 2013-janv. 2014)

    Cliquer sur les images pour les agrandir (toutes nos excuses pour les imperfections des scans !)

     

       
       
       
       
       
       
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