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Alors aujourd'hui, nous faisons le constat que notre vie est différente de celle de notre voisin (et heureusement). Mais quelle différence ! Car il faut bien l'avouer aujourd'hui : "Bonjour, on s'appelle RAF et on est RAddicts"
Crédits photo Richard Armitage Net et Richard Armitage France
Mais qu'est-ce ?
Tu sais que tu es RAddict quand :
- Les touches R-I-C-H-A-D-M-T-G-E de ton clavier sont très, très, très usées
- Google a cessé de te proposer des "Richard" français (Anconina, Anthony...) pour enfin se concentrer sur le seul et unique !
- Tu te surprends à écrire tous les R et A de ton RApport au pAtRon en majuscules
- Ta bibliothèque est pleine de films en anglais auxquels tu ne comprends pas tout mais tant pis
- Tu as lu et relu toute l'oeuvre d'Elisabeth Gaskell (North & South, entre autres)
- Tu fais des progrès fulgurants en anglais et tu traques la moindre petite "tongue of concentration" !
- Tu avais juré de ne jamais voir de thriller sur des psychopathes... et tu as regardé Hannibal
- Tu pensais que peindre, dessiner, écrire des poèmes ou des nouvelles étaient des trucs d'ados mais l'inspiRAtion est là !
- Tu agis comme lorsque tu avais 14 ans mais tu te retiens pour ne pas être irrespectueuse ou trop bruyante
- Tes étagères comportent des photos de famille et des cAdRes avec un beau brun ténébreux
- Tu as même patienté plusieurs heures pour obtenir un poster ou un produit dérivés de Thorin chez ton marchand favori
- Tu te branches tous les jours sur Facebook pour dire/lire le "Bonjour" et "Bonne nuit" aux RAdmiRAtrices- Tu as plein de nouvelles amies avec qui tu discutes des heures ! Cela compense tes déconvenues avec tes amis pas RAddicts qui ne comprennent pas toujours ton addiction et veulent te mettre en centre de désintoxication, pfff...
- Tu sais que chaque jour de la semaine à un thème pARticulier
- Tu es capable d'un seul coup d’œil d’identifier une photo (rôle, extrait d'interviews...) : tu sais où et quand elle a été prise. Et si elle est parue dans un magazine, tu la replaces dans le contexte.
- Tu donnes aux œuvres de charité qu'il soutient mais aussi à leurs homologues français
- Tu t'es mis(e) à aimer la bARbe
- Tu t'es mis(e) à détester la barbe quand elle cache un petit grain de beauté dans le cou...
- Tu t'es rapproché(e) des nains
- Tu t'inquiètes si tu n'arrives pas à te connecter sur Twitter pour voir s'il n'a pas joué avec nos nerfs pendant la nuit
- Tu attends avec impatience des dates de sorties de films ou séries
- Tu perds patience quand un film ne sort pas vite (et tu trépignes s'il ne sort pas du tout !)
- Tu vas à Londres en août 2014 pour le voir sur scène et tu ne vois rien d'autre que la pièce et le métro mais ça valait le coup !!!
- Tu t'arrêtes dans les couloirs du métro londonien pour te faire prendre en photo devant une affiche du Crucible, devant les passants médusés
- Tu envisages l'élaboration d'un passeport biométrique des fois qu'il joue une pièce à New-York et par quels moyens tu vas te rendre aux prochains rendez-vous (premières, théâtre, TV...)
- Tu sais qu'il aime le pinot noir, le coq au vin et la glace au chocolat. On ne sait jamais !
- Tu vois le monde avec ses yeux et tu ressens une plus grande empathie aux autres, tout simplement...
So, today we can note that our life is different from our neighbours' life (Thank goodness!).
What a difference ! We must confess: "Hello, we are RAF and we are RAddict".
But what is being RAddict ? You know you're RAddict when :
- Letters RICHADMTGE on your keyboard are very very VERY worn out
- Google stopped suggesting you french "Richard" (Anconina, Anthony...) to focus on the only one.
- You use to write all the R and A in upper-case letters.
- Your video library is full of English films you don't understand but no matter !
- Elisabeth Gaskell's work has no secret for you (North and South...)
- You did incredible progress to speak English and you chase all "tongue of concentration"!
- You swore not to watch thrillers about psychopaths... and you watched Hannibal.
- You thought that painting, drawing, writing poems or short stories was teenage stuff, but you have much inspiRAtion!
- You act as if you were 14 but you have to hold yourself back from being disrespectful or too noisy
- On your shelves there are pictures of your family and others of a dark handsome stranger
- You have been waiting for many hours in front of a shop to have a poster or all sort of objects about Thorin.
- Every day you log to Facebook to tell fans "Hello" or "Good night"
- You have many new friends who you can talk to for hours while your "no-RAddict" friends don't understand your addiction and try to make you go to RehAb (but you say no no no)
- You know each day of the week has his special theme
- At first glance you are able to identify a picture (role, interviews...): you know when and where it was taken. You can even set the context of a pic edited in a magazine.
- You make donation to charity he supports and to their french equivalent.
- You hate beard when it hides a charming beauty spot in the neck
- Dwarves are your friends
- You worry when you cannot log to Twitter and see if he posted a tweet during the night.
- You 're unable to wait release dates of films or series.
- You lose patience when a film is late being released (you stamp your feet if it is not released at all !)
- You go to London in August 2014 to see him on stage and you only see the play and the underground but it was worth it !
- You have a picture of you next to a Crucible poster taken in an underground station ... under passerby's stunned eye.
- You plan to have a biometric passport to be ready if he plays in New-York and how you will go to the next events (première, theatre, TV studio...)
- You know he likes Pinot noir (red wine), coq au vin and chocolate ice cream.
- You see the world through his eyes and you feel a great empathy to others, so simply...
Merci à Jolie Pensée pour la version anglaise de notre folie !
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Traduction de l'interview de Richard parue dans The Mirror à l'occasion de la sortie de Hannibal saison 3 en DVD
18 décembre 2015
AVERTISSEMENT: Ce tabloïd anglais n'est pas réputé pour être du journalisme de grande qualité ! Il n'est pas dit dans l'article à quel moment cette interview a été réalisée ou si toutes les réponses de Richard proviennent d'une seule et même interview.
Traduction par Jolie Pensée
Richard Armitage dit que son pote Aidan Turner "aime" être un sex symbol
Ces deux stars du Hobbit sont tous les deux des coqueluches à l'écran mais Armitage estime que son ami se sent plus à l'aise dans la peau d'un objet de désir.
Aidan Turner, le beau gosse de Poldark, aime attirer l'attention des femmes selon Richard Armitage, co-acteur du Hobbit.
Alors que Richard Armitage a toujours eu du mal avec l'intérêt que son physique avantageux a suscité depuis qu'il a joué le rude propriétaire d'usine John Thornton dans l'adaptation de la BBC de Nord et Sud , Aidan Turner n'a pas été aussi perturbé.
"Je pense qu'il aime tout cela ", dit Richard Armitage en riant, "il est vraiment fait pour jouer ces rôles. Quand je me suis retrouvé avec ce rôle de John Thornton, je ne réalisais pas ce que ça représentait. Je pense qu'Aidan attire ces rôles. Il a à peine 30 ans. Je suis sûr qu'il va explorer ce côté de son talent, puis aller trouver des choses différentes qui l'intéressent. "
Armitage, 44 ans, a connu sa renommée en 2004 quand après la diffusion du premier épisode de la série victorienne Nord et Sud, le standard de la BBC a explosé.
Depuis lors, ce bel acteur ténébreux a de fidèles fans qu'on appelle l'Armitage Army.
Malgré le fait qu'il soit adoré par des milliers de femmes, Richard n'a jamais souhaité se reposer sur son physique.
Dans le rôle de Thorin Oakenshield dans le Hobbit, il était une authentique star de blockbuster et l'année dernière il a reçu des éloges pour son rôle dans The Crucible à l'Old Vic.
Pendant un temps, il a fait une parenthèse en étant l'amoureux de Dawn Franch dans The Vicar of Dibley, Richard a travaillé dur pour se débarrasser de son statut de coqueluche.
Pour Richard, ce qui l'a intéressé dernièrement c'était de jouer le tueur en série Francis Dolarhyde dans la série star aux USA Hannibal.Il dit : " Je l'ai ressenti comme un vrai défi pour continuer de surprendre mes fans et leur présenter quelqu'un qu'ils ne vont pas aimer. Je savais que Francis Dolarhyde serait controversé parce que savais que beaucoup de personnes de l'aimeraient pas. Parce qu'ils aiment que vous soyez une idole, que vous soyez attirant. Donc j'ai vu ça comme "voyons si nous pouvons changer les goûts des gens. "
Il est de notoriété publique que l'acteur se dévoue entièrement à ses rôles, allant jusqu'à subir une torture par l’eau* pour son rôle dans la série d'espionnage Spooks.
Pourtant. il y a eu des moments, quand il trouvait comment rentrer dans la tête d'un psychopathe, qui étaient épuisants.
" Je rentrais chez moi et je me prenais la tête entre les mains et j'essayais de me sortir de ça. De ces horribles choses qu'il a faites aux gens... Je n'aurais pas pu le jouer durant cette période particulièrement longue sans notes d'humour ".
Richard vit actuellement à New-York pour être au plus près de grands rôles et d'opportunités.
Même s'il apprécie son anonymat à New-York, il admet avoir été frustré de ne pas être reconnu grimé en Thorin à cause de tout son maquillage et ses prothèses.
" J'étais enthousiasmé par le fait de disparaître et me transformer physiquement, du coup les gens ne savait pas que c'était moi, mais après trois années entièrement consacrées à ce film, de voir que les gens ne réalisent toujours pas que c'était moi, c'est frustrant. Vous allez à des réunions, des casting et on vous dit 'Je ne vous ai pas vu dans tel ou tel film?' et vous faites 'oui, j'étais dans ce film...' et ils ne font toujours pas le rapprochement. Ca ne vous aide pas dans la suite de votre carrière ".
Cependant, c'est un rôle qu'il a aimé malgré les contraintes physiques: "Thorin était caché sous une épaisse combinaison. Le rôle consistait surtout à être capable physiquement de remuer l'épée autour de soi. C'était dur. Un jour j'ai vomi dans un seau. C'était dans le tunnel des gobelins dans le premier film. Ils avaient construit ce décor qui était sombre et était éclairé par des torches. C'était incroyablement chaud. Le plateau de tournage était en béton, ce qui le transformait en four. De mémoire, c'était le jour le plus dur. Même les cascadeurs ont eu du mal ce jour là. "
Comme beaucoup de ses contemporains, Richard a fait l'objet de rumeurs quant à l'éventualité d'être le futur James Bond.
Il dit: " Je pense que c'est à cause de Spooks. Si vous courez avec un flingue et que vous êtes convaincant, on pense 'il peut jouer James Bond'. Et imaginez si GQ ** vous photographie dans un costume bien coupé ! A chaque fois que j'ai fait des séances photos pour promouvoir quoi que ce soit, on me met dans un costume en disant : est-ce que c'est le nouveau James Bond ? "
Pourtant il admet qu'il ne refuserait pas.
" Je pense que c'est une hypothèse géniale. Je me concentrerais plus sur son côté espion. Je pense que la franchise James Bond a besoin d'une bouffée d'air frais. Cela nécessite une remise à neuf, ce qu'a fait Daniel Craig, mais il n'y a pas que cela, le vieux dinosaure a besoin d'être dépoussiéré. Cela doit rester une grosse franchise et qui ne veut pas aller voir un grand James Bond ? "
Notes de la traductrice :
* Water boarding : simulation de noyade qui consiste à ligoter la victime sur une planche inclinée de façon à ce que la tête soit plus basse que les pieds, on recouvre alors la tête de la victime d'un tissu et de l'eau est versée dessus et, sa respiration devenant très difficile, la victime est mise dans l'angoisse d'une mort prochaine par asphyxie. (Source Wikipédia)
** Richard fait référence aux photos qu'il a faites pour le magazine GQ en 2014.
votre commentaire -
Richard a adressé un message généreux, humaniste et politique à ses fans via Twitter
19 décembre 2015
En voici la traduction
Photos ©Richard Armitage, close-up RAFrance
Et bien, quelle année cela a été. J'ai eu l'impression que 10 minutes auparavant j'avais le moulage des dents de mamie (le dentier) à Toronto, avant d'être dans un avion pour Beijing afin d'y présenter le dernier film du Hobbit à la Chine, et quelle incroyable expérience ce fut là ! J'ai été en Irlande en tant que français, à Vancouver en tant que new-yorkais, passé un été 'dickensien' à New-York et je suis confortablement installé dans une des plus dynamique et fascinante ville d'Europe, si ce n'est du monde "Je suis un berlinois".
Alors voici venue la chance de vous dire merci. Merci pour votre soutien continu envers moi en tant qu'artiste, mais aussi pour l'enthousiasme que vous montrez pour les différentes oeuvres de charité et causes auxquelles je m'intéresse. Bien sûr, cela changera et évoluera comme ma vie au quotidien change et évolue. Young Minds et Cybersmile ont été au premier rang dans mon esprit cette année. Je crois que 'les graines que nous semons et nourrissons' maintenant vont déterminer l'avenir de notre société. Alors, protéger nos jeunes membres et nous-mêmes, nous guide vers un chemin sain pour interagir les uns avec les autres et c'est une façon de conserver une ouverture d'esprit, un échange gentil et généreux... Vous savez de quoi je parle. Sans-abris, refuge, asile... C'est si facile - alors que nous sommes confortablement installés dans nos maisons chaleureuses avec de la nourriture sur la table, nous inquiétant de savoir si nous avons acheté assez de nourriture, de cadeaux, de Pinot noir - d'oublier, ou juste de détourner nos esprits de ceux qui n'ont pas de maison, dont le foyer n'est pas en sécurité, et c'est pour cela qu'ils cherchent, un endroit, ou simplement qu'ils espèrent une vie meilleure et plus prospère. Qui sommes-nous pour porter un jugement sur qui peut ou ne peut pas avoir ce que nous avons la chance d'apprécier ? Alors voilà où sont mon coeur et mon esprit en cette fin d'année. Que ce soit une oeuvre de charité que nous pouvons soutenir ou quelques pièces données de la poche à une boîte, ou simplement assister quelqu'un qui aurait pu, dans d'autre circonstance, nous aider à traverser la route... Tout mérite considération.
J'essaye de ne pas afficher mes opinions politiques personnelles, je suis un acteur avant tout, alors je devrai probablement juste rester fidèle à cela, mais 2015 a connu de graves agitations et où il y a agitations, il y a une vitrine pour tous ces gens influents dont les opinions politiques penchent vers l'extrême-droite, qui pourraient profiter de l'occasion pour prôner une société plus fermée, une culture du 'moi d'abord'. Le politicien dont le nom signifie aussi 'péter' * vient à l'esprit (oui, la parenthèse est délibérée) et de plus sérieuses voix européennes de droite trouvent leur chemin dans la scène globale. Alors que nous pourrions secrètement acquiescer quand ils nous persuadent que nous serons plus en sécurité et plus confortables dans nos existences privilégiées, je crois qu'ouvrir nos yeux, nos esprits et nos coeurs (et probablement nos frontières), même face à l'atrocité, est le seul chemin pour aller de l'avant.
Si vous croyiez dans une philosophie identique, merci pour votre écoute, sinon, c'est ok aussi, c'est juste mon opinion.
Je rentre à la maison dans ma famille, ces gens incroyables qui m'ont donné tout ce que je pouvais souhaiter. Je me considère parmi les chanceux. Au-delà des mots.
Alors, peut-être que le gros cadeau à prendre en considération cette année, c'est juste que vous ne soyez pas inquiet si vous n'avez pas trouvé tout ce que vous vouliez au supermarché, au magasin de jouets, sur Amazon, si le repas est un peu froid ou si vous avez oublié la sauce à la canneberge dans le micro-ondes... Riez-en. Profitez de votre famille, nous sommes chanceux de l'avoir.
Joyeux Noël et Amour, Chance et Générosité pour 2016. RA
* Référence à Donald Trump (trump en langage argot signifie 'pet', 'péter')
©Richard Armitage sur Twitter : "Joyeux Noël et Amour et Bonne volonté pour 2016"
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Traduction des Q&A 'Urban and the shed crew' par Chapel FM
7 novembre 2015
Questions/réponses dans le cadre de la projection du film 'Urban and the Shed Crew' menées par Chapel FM au Festival International du Film de Leeds.
Etaient présents Richard Armitage (Chop), Candida Brady (réalisatrice) et Bernard Hare (auteur) (1)
Traduction par Jolie Pensée
(Nous n'avons traduit que les moments où Richard s'exprime)
Merci à Chapel FM pour la mise en ligne de la vidéo
Merci à richardarmitagecentral.co.uk pour la transcription
Photos ©Richard Armitage France, captures d'écran de la vidéo réalisée par Chrysanthe et postée sur la chaîne youtube de RACentral
A.S : Je m'appelle Adrian Sinclair. Je suis directeur de Chapel FM et je voudrais juste vous souhaiter la bienvenue à vous tous ici. Nous venons de regarder le film et c'est un film fantastique et nous avons la chance de parler avec certains des acteurs principaux, et nous ouvrirons le débat si le public a des questions ou si je me trompe sur ce qui aura été dit précédemment.
Pour commencer, je voudrais dire que c'est fantastique pour nous en tant que premier lieu d'art de tout l'Est de Leeds. Nous avons ouvert l'année dernière, on était choqués de se dire qu'avant il n'y avait rien ici, 140 000 personnes vivent à l'Est de Leeds et il n'y a jamais eu de lieu consacré aux arts et j'ai rencontré Bernard en 2001 à Burmantofts (2). Nous avons filmé, en fait, on a filmé Bernard et Lee avant que le livre soit écrit et je pense qu'il est une des personnes qui m'a inspirée pour faire des choses positives, pour prendre des risques en ouvrant cet endroit il y a un an malgré le poids de la récession et la coupe de l'aide financière publique. Neuf mille personnes ont visité ce centre dans la première année d'activité et 26% d'entre elles avaient moins de 19 ans. Soixante jeunes gens ont commencé leurs cours ici la semaine dernière et c'est fantastique de sentir qu'on a pu mener ça à bien. Alors c'est un peu une petite explication du pourquoi vous regardez ce film fantastique, la première mondiale, dans ce lieu minuscule où certaines places assises ne nous font pas face et il n'y a pas de parking, rien, et personne ne peut le trouver, mais c'est dans l'Est de Leeds et pour nous c'est vraiment, vraiment important d'avoir ça, ici. Et aussi d'avoir pu en faire une telle chose pour le Festival International du Film de Leeds .
AS à Candida Brady : Vous avez bien sûr à un moment posé cette question à Bernie (ndlt: Bernard Hare), "Si quelqu'un devait jouer ton personnage dans un film ce serait qui ? "
CB: Bien sûr, il m'est venu à l'esprit... (geste dans la direction de Richard)
RA : Il a cru que ce serait un nain...
AS : Alors Richard, comment êtes-vous venu sur ce projet ? Qu'est-ce qui vous y a amené ?
RA : C'est le script de Candy. Étrangement, je l'ai lu dans un aéroport. Je retournais à New-York et il s'est emparé de moi et c'est intéressant de voir comment toutes ces choses arrivent dans votre vie parce que je suis tristement célèbre pour faire des films sans intégrité et je cherchais vraiment quelque chose qui était... réaliste, qui avait un cœur, une âme, et, vous savez, c'est la première fois que je vois le film et j'ai l'impression de le connaître par cœur. Je ne suis que la moitié de cet homme (il montre Bernard). Vous savez, c'était un tournage assez difficile, en tout cas du point de vue des acteurs, parfois on se plaignait que le repas était un peu froid mais ça vous permet de vous rendre compte à quel point vous êtes privilégié... Et je suis juste un narrateur, alors c'est mon travail de lire le script, de lire le superbe livre de Bernard et la seule chose dont les gens parlent, c'est tout ce qu'a fait Bernard et tout ce qui en a découlé, mais ce dont ils ne parlent pas toujours, c'est le cœur et l'âme qu'il y a mis et je pense que c'est mon travail d'exalter tout ça pour le public parce que ce sont des choses que vous ne pouvez pas écrire, que vous ne pouvez pas décrire. Mais quand vous voyez Bernard avec la bande, même maintenant, il y a une telle affinité entre eux... Et avoir été reçu dans ce monde, de prendre part à cela, c'est un immense privilège.
AS : Et il y a ces mondes cachés que nous pensons connaître et c'est intéressant pour un jeune homme, un jeune homme de 18 ans, qui travaille chez nous comme stagiaire, qui est réalisateur et qui a fait son propre film, à 18 ans, qui a grandi à Windmore, de l'autre côté du périphérique, c'est un petit peu plus loin. Il a étudié à l'école Corpus à Halton Moore, il a regardé le film avec nous, quand nous l'avons vu pour la première fois, et il a dit "Est-ce que les gens vivaient vraiment comme ça ?". Ça m'a vraiment frappé, même pour les gens qui sont du coin, c'est une sorte de monde caché. Est-ce que ça résonne un peu au fond de vous, est-ce que c'est quelque chose que vous connaissiez ?
RA : Mon père a grandi à Leeds avec ses deux sœurs, ils ont grandi dans les années 40 pendant la guerre et je sais, par exemple, qu'ils dormaient tous dans le même lit. Ils avaient une toute petite maison de ville, il y avait à manger sur la table. Mon grand-père travaillait dans une mine (ou une carrière), donc j'ai entendu toutes ces histoires de mon père, mais les gens du nord sont assez connus pour monter un mur et vous faire croire que tout va bien et que ça va continuer et j'ai l'impression qu'on vit la vie qu'on a et c'est certainement ce qu'ont fait mon père et Bernard. C'est comme tirer le meilleur de ce que vous avez et c'est quelque chose d'unique au nord de l'Angleterre. En fait, en voyant ce film et [en écoutant] le discours sur comment le mot, comment le nom de Leeds est né - et je pense que vous auriez pu en couper un petit peu - ça m'a lassé à la fin, mais cela m'a permis de réaliser que cet état d'esprit était profondément ancré dans le nord de l'Angleterre.
AS : Et vous parliez de votre façon de jouer, d'être dans la scène, d'avoir le personnage constamment avec vous.
RA : Oui
AS : Vous parliez de Bernie et de tout le respect que vous aviez pour lui, sentez-vous que vous aviez trouvé le ton juste ?
RA : J'ai fumé tellement de cigarettes à rouler... et à la fin du tournage, j'avais vraiment l'air d'une merde. On était des sales gosses parce qu'on n'était vraiment pas supposés fumer du tabac, mais le tabac factice ne brûle pas à l'écran de la même manière que le tabac, alors Anna (3) et moi on a glissé du vrai tabac dedans.
CB : Je ne savais rien de tout cela.
RA : Non, elle ne le savait pas, mais ça ne se roule pas de la même façon... Mais, je vous le dis, à la fin du tournage, j'ai dit (il regarde Bernard) " Pourquoi fallait-il que tu sois un fumeur compulsif ? " Mais c'était super. Et maintenant, je peux rouler une cigarette en conduisant !
CB : Oui
RA : Je l'ai fait, j'étais même censé le faire d'une seule main et il sait le faire.
BH : Oui. Tu m'as vu le faire le premier jour "Montre-nous comment on fait ça ". J'aurais dû déposer un brevet artistique.
17'42 mn.
Membre du public : Salut, j'ai vraiment adoré le film, c'était fantastique. Je suis moi-même originaire de Leeds, donc il y a plein de lieux que vous avez filmés que j'ai pu reconnaître. Je me demandais juste comment, avec tout ce que vous avez lu sur Richard, vous avez pu le convaincre de jouer dans le canal ?
RA : Ne le dites pas...
CB : C'est un secret professionnel
Membre du public : Et vous le saviez ? Vous saviez au moment de tourner que vous auriez une scène comme ça ?
CB : Tu as eu un moment terrible !
RA : Comment m'as-tu convaincu ?
CB : En fait, je ne savais pas que Richard n'aimait pas l'eau !
Membre du public : On le savait !
CB: On va dire que nous avons trouvé quelques compromis.
RA : On a trouvé un moyen pour que ça ne soit pas traumatisant.
CB : Et tu as eu une série de scènes dans l'eau, n'est-ce pas ?
RA : Oui, c'est une blague récurrente. A chaque fois que je lis un script, il n'y a pas de scènes prévues dans l'eau, et tout à coup il y en a une d'écrite, mais là, elle y était dès le début. J'ai juste survolé cette partie du livre.
CB : En espérant que je la couperais.
RA : Oui.
Membre du public : Et vous ne l'avez pas fait !
22'58 mn.
Membre du public : Je commence à avoir l'impression que le gouvernement, et plus particulièrement le gouvernement actuel, compte sur les organisations caritatives pour distribuer les fonds qu'elles ont sur leurs comptes en banque, parce qu'il n'a pas l'air d'avoir une vision réaliste de ce qu'il se passe vraiment dans le monde, et je vous dis ça de mon point de vue de militaire et parce que je vois ça avec mes jeunes recrues. Je suis chanceux, je suis cadre moyen maintenant, mais je vois avec mes jeunes soldats qui voient leurs petits crédits coupés et ils sont censés avoir un revenu régulier, mais, est-ce que vous pensez que nous devrions nous réjouir que ce soient les organisations caritatives qui payent pour ces choses, parce que c'est l'impression que j'ai ?
CB : On pourrait avoir un long débat à ce sujet. Mais oui, je suis assez d'accord. Ce pourquoi j'aimais les organisations caritatives pour l'enfance était parce qu'elles faisaient des choses très, très utiles et vous pouvez voir ces choses se réaliser, ce qui est très important.
RA : Les choses que fait 'Action for Children' (4) sont innovantes et une de ces choses, je pense, qui est
vraiment importante, est de tisser un réseau d'entraide pour les travailleurs sociaux parce que, sans cela, vous jetez l'argent par les fenêtres et je pense qu'il faut de l'imagination et je crois que vous avez raison. Là où le gouvernement compte sur les gens pour être généreux et fouiller dans leurs poches, les réseaux sociaux, eux, peuvent mobiliser l'attention et les gens donnent et vous pouvez créer une grosse collecte d'argent en réponse à la faiblesse du gouvernement... Et, c'est ça être gentil.CB: Oui
A 29'57 mn.
RA : Au bout de 10 minutes de film, je me suis rendu compte que j'avais oublié que je disais beaucoup de gros mots et mon neveu va venir voir le film demain et je pensais téléphoner à mon frère pour lui dire que ce ne serait peut-être pas convenable, mais alors il y a quelque chose en moi qui m'a dit qu'en fait ça le concernait. C'est l'histoire d'un gamin de son âge. Si nous le protégeons de cela, c'est un équilibre délicat, parce que vous ne voulez pas qu'ils sortent et qu'ils disent la même chose et en même temps vous ne pouvez pas faire autrement.Vous ne pouvez pas mettre cela sous le tapis parce qu'il fait partie de la prochaine génération et il doit être informé de cela et s'il peut voir 'Urban' et s'identifier à lui et réaliser à quel point sa vie est privilégiée, alors il regardera sa vie et réalisera que tout le monde n'est pas égal et que nous devons être plus démocratiques dans la façon dont nous partageons.
CB : Et puis, je pense... Je ne peux parler que de mes propres enfants, mais je pense que plus vous leur donnez de connaissance, plus ils se sentent en confiance.
RA : Oui c'est cela.
Notes de la traductrice :
(1) Bernard Hare est l'auteur du roman 'Urban Grimshaw and the Shed Crew'. Né en 1958, dans une famille de mineurs, Bernard Hare vivait en marge de la société dans une cité malfamée de Leeds et avait une propension à l'alcoolisme et à la prise de drogues, il connaissait donc bien la vie des basses classes de l'Angleterre des années 90. Il fut travailleur social pendant une dizaine d'années avant de créer sa propre société de location. Il rencontra Urban Grimshaw, un garçon de 12 ans illettré et consommateur de drogue, qui lui inspira ce roman publié en 2005. Bernard Hare est maintenant un auteur indépendant.
(2) Cité à l'Est de Leeds
(3) Anna Friel joue la mère d'Urban
(4) Lien vers l'organisme de charité 'Action for Children' https://www.justgiving.com/actionforchildren
2 commentaires -
" Le retour de ..." Mais de quoi ? Lisez et vous comprendrez...
Un gRAnd merci à Jolie pensée pour ce poème qu'on adore ♥
Un grand merci à Guylty Pleasure et à SunkenTreasure7 pour leurs autorisations à partager leurs photos.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Le retour de ...
Depuis tant de mois elle vivait cachée loin de tout
Dans cette jungle que nous adorons malgré tout,
En novembre 2015 c'est l'apothéose
Eh oui, c'est bel et bien le retour de ... La Chose
Je craignais pour sa vie, l'avait-il retirée ?
Laser ou bien chirurgie? Scalpel effilé ?
Oh non ! Elle ne pouvait pas périr ainsi
Mais grâce aux clichés pris à Leeds, je sais qu'elle vit.
Adieu barbe, je t'aimais, je t'aime et t'aimerai
Bonjour rasoir aiguisé comme un couperet, Crédit photo © SunkenTreasure7
Viens sauver cette pauvre petite chose esseulée
Et offre à la vue du monde ce grain de beauté
Nous ne reviendrons pas sur les évidences
Il est vrai que Dame Nature dans sa bienveillance
L'a si bien placée, on ne pouvait rêver mieux
Pour susciter les rêves les plus audacieux
Pour vous la décrire, je serai "Cyranesque"
Elle orne son cou, gracieuse comme une arabesque
Une envie de flirter, un appel au baiser,
Un point délicat sur l'i du verbe admirer. Crédit photos © Guylty Pleasure
Alors voici comment par ces temps perturbés,
Que l'humeur n'est pas au beau fixe, j'ai trouvé
Un peu de rêverie dans un grain de beauté.
La chose: un vrai rempart à la morosité
Jolie pensée - Novembre 2015
Lien vers le 1er poème écrit par Jolie pensée sur la chose
2 commentaires -
Traduction de l'interview que Richard a accordé à Empire magazine du mois de Décembre 2015
Merci à richardarmitagenet.com pour le scan
Traduction par Jolie Pensée
Combien coûte une pinte de lait ?
La star du Hobbit parle d'un barattage inattendu (3)
Quels posters aviez-vous sur les murs de votre chambre quand vous étiez enfant ?
Je crois me souvenir avoir eu un poster de Terminator et un de Samatha Fox. Mettez ces deux-là dans un film ! Ce serait dingue.
Avez-vous un surnom ?
Si je vous le dis, tout le monde va se mettre à m’appeler comme ça sur les réseaux sociaux et c’est très personnel, donc je ne peux pas le dire. Mon frère se fait appeler « Armo ». ça sonne australien, vous ne trouvez pas ?
Combien coûte une pinte de lait (1) ?
Je pense environ £1.70. Non ? 89 pounds ? Sur le site internet que je viens de chercher (2), le babeurre Saint Ives coûte… Oh attendez c’est du babeurre (3). Je me suis un peu trompé. J’ai mon Ipad devant moi. Je ne bois pas vraiment de lait.
Avez-vous déjà mis un coup de poing à un réalisateur ?
Non jamais. Si je me suis déjà disputé avec un réalisateur ? J’ai pu avoir des moments tendus (ndlt : littéralement des moments où j’ai serré les fesses) où j’ai pu me cogner la tête contre un mur, mais est-ce que c’était le but ? Mais on n’obtient rien en faisant cela.
Quelle est la dernière série que vous avez arrêté de regarder ?
Oh mon Dieu. Vous savez quoi ? Je dirais 'Game of Thrones'. J’ai commencé à regarder après avoir terminé 'Le Hobbit' et je pense que c’était trop fantastique pour moi. Je suis sûr que je vais y revenir, mais je n’en pouvais plus des perruques et des dragons et de tout ça. Ça avait trop duré ! (4)
Jusqu’où êtes-vous allé ?
Je ne suis pas allé loin. Tout le monde dit que je ferais mieux de la regarder mais plus les gens me le disent et plus j’ai envie de regarder 'House of cards'.
Sur une échelle de un à dix, à quel point avez-vous le cul poilu ?
Je vous demande pardon ? Il est hors de question que je réponde à cette question, jamais de la vie. Qui voudrait connaître la réponse à cela ?
Bon…
Si vous voulez parler de mes fesses et de ma raie des fesses ? La réponse est dans l’épisode 11 d’Hannibal.
Avez-vous des cicatrices ?
J’en ai une entre les sourcils que j’ai eue pendant le Hobbit. J’ai l’impression qu’elle restera toujours. Je me la suis faite moi-même entre les deux yeux avec un petit crochet sur l’épée Orcrist et ça a transpercé la prothèse et coupé un bout de peau entre mes sourcils. On a fait arrêter le saignement et quand j’ai retiré la prothèse, ça a rouvert la plaie et j’ai mis un pansement dessus. Je pense que j’aurais dû avoir des points de suture.
Quel est le dernier film que vous vous êtes payé ?
'Ex Machina'. Argent bien dépensé.
Quelle est la question la plus stupide qu’on ne vous ait jamais posée ?
Je pense que c’est sûrement « Sur une échelle de un à dix, à quel point avez-vous le cul poilu ? »
Qu’avez-vous dans votre poche actuellement ?
Rien. Mes parties génitales sont dans ma poche en ce moment.
Quelle est la pire chose que vous n’ayez jamais mangée ?
C’était une minuscule fourmi amazonienne. J’ai mangé ça quand j’étais à Sao Paulo dans un restaurant très cher, mais ça avait beaucoup de goût. Ça avait un goût de citron.
Comment appelleriez-vous votre autobiographie ?
' Mes parties génitales sont actuellement dans ma poche. '
Le saviez-vous ?
Il joue de la flute.
Il souffre d’aquaphobie, la peur de se noyer.
Il est né le jour de l’anniversaire de la mort de Richard III (ndlt : 486ème anniversaire pour être précis)
Notes de la traductrice:
(1) Une pinte représente 568 ml
(2) Le mot utilisé par Richard était Googled. Dans le langage usuel, Google est devenu un verbe signifiant « rechercher sur Internet »
(3) Le babeurre est du lait fermenté. Le barattage est la transformation de la crème du lait en beurre dans la baratte, par séparation de la matière grasse et du babeurre.
(4) Malheureusement, le jeu de mots n’a aucune signification en français. Ici Richard dit « I was dragoned out » jeu de mots avec les verbes drag on et drag out qui signifient traîner en longueur.
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Traduction de l'interview de Richard par William Bibbiani dans le magazine Fangoria #383 de septembre 2015
Crédit photos ©@NBCHannibal, @BryanFuller, @lorettaramos, @neoprod
Traduction par Jolie Pensée et Translator Girl
Un grand merci à Anna Sofia pour son autorisation de partager ses scans. A huge thanks to Anna Sofia for her authorisation to share her scans.
Un enfant très timide
Joué par Richard Armitage, Francis Dolarhyde est aussi tragique qu’il est sauvage.
Pour un enfant non désiré, élevé par une grand-mère abusive dans une maison pour les personnes âgées, cerné par la mort et dissimulé à cause de sa difformité faciale, Francis Dolarhyde revient de loin.
Sujet du second roman de Thomas Harris 'Le Dragon Rouge', il embobine les lecteurs avec la psyché terrifiante d'un tueur en série qui espionne des familles, pénètre dans leurs maisons et les transforme en 'cadavres aux yeux-miroirs' capables de le voir, et même de l'aimer. Il a inspiré, non pas un, mais deux films 'Manhunter' de Michael Mann (1986) et 'Dragon Rouge' de Brett Ratner (2002), incarné par deux bons acteurs, Tom Noonan et Ralph Fiennes.
Et maintenant, Francis Dolarhyde, alias The Tooth Fairy (un nom qu'il déteste), alias The Great Red Dragon (il aime celui ci), revient dans la série acclamée Hannibal, dans laquelle 6 épisodes lui sont consacrés, à la fin de la saison. Joué par Richard Armitage, acteur dans la trilogie du Hobbit de Peter Jackson. Dolarhyde est plus présent à l'écran qu'auparavant pour mieux nous terrifier et nous envoûter. Hannibal dépeint la folie particulière de Dolarhyde en détail, une responsabilité qui n'est pas passée inaperçue pour Armitage qui a tenu un journal personnel décrivant l'état d'esprit du Dragon Rouge. Fangoria a discuté très longuement avec Armitage sur ce qui fait avancer Dolarhyde, comment il est revenu à la vie une fois encore et pourquoi, après toutes ces années, nous l'aimons tellement.
F: Francis Dolarhyde est un personnage qui est connu depuis plus de 30 ans maintenant. Il nous fascine toujours et on essaye de le cerner. A votre avis, qui ou qu'est Dolarhyde ?
RA: Mon Dieu, c'est une vaste question ! Je n'avais pas réalisé que cela faisait 30 ans, c'est fascinant. Ce qui m’a intrigué, quand j’ai lu le livre, c’est tout ce qui m’avait attiré vers ce personnage
et toutes les réactions que les gens m’ont rapportées à son sujet : des deux films précédents, l’air choqué des gens quand vous leur dites que c’est le rôle que vous allez jouer mais aussi l’étude du livre pour découvrir le genre de profil psychologique que Thomas Harris a dressé pour le personnage. C'est exactement ce qui m'intrigue dans tout mon travail parce que je suis un adulte dans la moitié de la quarantaine et j'ai tendance à jouer des personnages ayant à peu près le même âge que moi et qui ont une profonde conscience de qui ils sont de par la manière dont ils ont été éduqués, ou de l'environnement dans lequel ils ont grandi. Thomas Harris a construit avec le personnage quelque chose de fascinant qui n'est ni une excuse, ni une explication : ça vous montre juste le chemin que cet homme a emprunté et comment il arrive à ce moment là avec un esprit et un corps qu'il ne comprend pas et n'aime pas forcément. Il tente de changer et d'évoluer. Je le vois comme quelqu'un qui essaye de muer physiquement mais aussi psychologiquement.F: Il a toujours été question de transformation chez Dolarhyde, mais en quoi se transforme-t-il ? Quand on le voit dans la première scène, il semble être au plus mal, très démoralisé, avant qu'il ne découvre l'oeuvre de William Blake.
RA: Oui, c'est encore quelque chose qui m'a fasciné parce que j'ai l'impression de me sentir concerné dans une certaine mesure. J'ai probablement passé plus de temps dans ma vie à m'analyser un peu, à être insatisfait de moi, à regarder les autres à travers moi-même, à m'observer à travers les autres. Je pense que c'est pourquoi je suis acteur. J'ai saisi cela à travers ce personnage. En un sens, j’ai saisi cela à travers le personnage dont l’éveil arrive très tard dans sa vie. J'ai l'impression que ce qu'il est essentiellement, il le doit aux autres personnes, au fait d'avoir été abandonné par sa mère, mis en orphelinat pour être adopté par une famille qui l'a méprisé, d'avoir été ridiculisé, injurié.Tout ce qu'il a appris sur lui-même, il l'a reçu de son environnement, et ça a été largement négatif. Alors l'adulte que vous voyez est plus un enfant emprisonné dans un corps d'adulte, c'est quelqu'un qui n'a pas vraiment quitté l'enfance. Dans son esprit, il est toujours dans sa jeunesse torturée. Il n'a pas été capable de s'en échapper, même si son corps a grandi. C'est un petit drame intrinsèque qui se déroule à l'intérieur de lui. Il veut devenir un homme, mais il ne peut pas parce qu'il ne vit pas dans le même genre de société que nous.
F: On décrit souvent des personnes qu'on pense être des monstres comme étant une conséquence d'abus, comme si ça justifiait tout, mais ce qu'on peut voir chez Dolarhyde, c'est qu'il est comme ça parce qu'il a dû apprendre à vivre en étant abusé. Il ne réagit pas aux stimuli habituels des personnes dites normales.
RA: Oui et d'une certaine façon, je crois que l’adaptation et la survie en sont la clé, de la même manière qu'un cafard peut survivre quand vous l'écrasez parce que les cafards sont les anathèmes des
gens (1). Les gens essayent de les tuer, alors ils ont évolué à travers les années et se sont, en quelque sorte, blindés. Je pense que Dolarhyde est dans le même genre de monde musclé. Je ne veux pas dire physiquement, bien que ce soit vrai pour lui. Il y a une étrange dichotomie (scission) entre sa résistance et sa fragilité. C'est ce qui le rend extrêmement fascinant. Il y a un terrible, terrible enfant fragile dans ce physique d'homme blindé. D'une certaine manière - alors que son corps devient plus puissant – il devient plus fort et plus musclé, et c'est sa propre création. Il protège l'enfant fragile et l'autorise presque à vivre sans cette armure que représente finalement le dragon. Mais, je ne sais pas s'il est conscient de cela comme je le suis. Je connais ça de lui parce que j'ai étudié ce côté. J'ai l'impression qu'il vit dans un monde de sensualité pas vraiment logique.F: Pensez-vous que Dolarhyde a une idée, d'un point de vue extérieur, de ce qu'il fait, ou est-il si seul qu'aucune autre perspective ne l'affecte ?
RA: Pour être honnête, je ne sais pas s'il a une idée de sa place dans le monde, je pense qu'il est trop seul. Il ne regarde pas la télé, il n'est pas connecté aux réseaux sociaux. La seule chose qu'il connaisse vraiment est le travail qu'il fait dans le laboratoire de développement de films et les images de films qu'il examine religieusement. Je crois qu'il rentre chez lui tous les soirs et étudie et étudie ces images. Il fait partie des spectateurs de la vie. D'une certaine manière, il vit par procuration à travers chaque morceau de pellicule qu'il regarde.
Il regarde des familles, il regarde des gens. Tout ce qu'il voit sur les films est en quelque sorte une vie qu'il ne vivra jamais. Je pense que, dans un sens, les crimes - les étapes qui mènent à ces crimes – le représentent ouvrant cette porte et volant quelque chose pour lui-même. Mais c'est étrange, il y a quelque chose d'artistique dans ce qu'il fait. C'est quelque chose que Thomas Harris décrit de façon très intéressante. La première fois qu'il s'installe pour regarder les images - je pense que c'est les meurtres qu'il a commis à Leeds - il est décrit comme étant très mécontent du manque de talent artistique avec lequel il a filmé et combien il est dégoûté de lui-même et de la manière dont le film est monté. Ce n'est pas aussi beau ou divin que ce dont il avait rêvé, et c'est, en fait, plutôt basique et dégoûtant. Il a conscience de ça, et c'est pourquoi il recommence à le faire à nouveau, mais en essayant de le faire mieux. C’est difficile d’arriver à le décrire parce que je le vois comme quelqu'un qui essaye d'atteindre une illumination, mais à travers une route sombre. C'est assez perturbant, vraiment.
F: Pensez-vous qu'il veut cette famille, ou pensez-vous que la violence vient du fait qu'il en veut aux autres d'avoir ce qu'il n'a pas, ou n'a jamais eu ?
RA: Non, je ne pense pas qu'il veuille détruire quelque chose intentionnellement, en fait. Je pense qu'il le vole pour lui-même. Il vole le sang de la vie qu'il veut. Il désire avoir un contact physique. Il y a un éveil sexuel en lui, mais il ne sait pas comment avoir cela avec un être humain vivant qui respire, parce qu'il vit vraiment dans un monde de mort. Son premier éveil sexuel dans le livre est décrit en rapport avec l'abattage de poulets et Harris restitue très nettement cela pour nous, donc ça semble approprié. Mais c'est associé à la violence, comme le fait que sa grand-mère tienne une énorme paire de ciseaux au-dessus de ses parties génitales, menaçant de les couper, et sa manière à lui d'exprimer son amour pour elle en la surveillant au milieu de la nuit avec une hache ... C'est un amour authentique. Ce n'est pas une sorte de cruauté, c'est un enfant qui ne comprend pas la différence entre la vie et la mort. Vivre dans une maison remplie de personnes qui sont proches de la mort - cette maison de vieilles personnes décrépites qui ont été ses camarades de jeu pendant presque toute son enfance- fait qu'il a un tel manque de compréhension de la jeunesse et de la vie. Alors quand son éveil sexuel arrive, c'est associé à de terribles choses. J'ai l'impression que tous, dans un sens, nous suivons un chemin toute notre vie qui est programmé en nous très, très tôt, comme celui qui nous mène à ce que nous sommes en tant qu’être sexuel, à n'en pas douter.
F: Un des éléments les plus tragiques de l’histoire de Dolarhyde est que dans sa vie apparaît Reba McClane et vous comprenez que la rédemption, ou en tout cas le droit chemin, était juste là, si seulement il avait pu attendre. Pensez-vous que c’est ce qu’il ressent ou a-t-il l’impression que l’amour de quelqu’un comme Reba lui tombe dessus à cause du Grand Dragon Rouge ?
RA: C’est intéressant, parce que j’ai l’impression qu’il n’a aucun point de référence sur ce qu’est l’amour et de quoi ça a l’air. Alors quand il la rencontre, c’est une situation particulière. Il n’a jamais été en présence d’une femme en vie. Quiconque peut le voir, il se met alors dans l’ombre et s'en éloigne. Et cette fille aveugle est quelqu’un avec qui, pour la première fois dans sa vie, il se sent bien. Il n’y a pas de point de référence et dans un sens, c’est son émancipation, la route qui l’amène à se transformer, qui lui donne la force d’avancer qui fait que s’il l’avait rencontrée un an avant, il n’aurait probablement pas été capable de le faire.Mais je sens que la vraie compréhension est en lui quand il arrive au moment où il doit faire le choix de la donner au dragon ou la garder pour lui, c’est là qu’il est le plus lucide de toute l’histoire. Alors qu’avant ça, il avait été guidé par ses sentiments et une certaine naïveté. A ce moment, il est en possession de tous ses moyens. C’est un véritable éveil de conscience et une réflexion de lui-même, et c’est presque à ce moment précis que l’esprit schizophrène se scinde vraiment en deux et que le dragon devient quelque chose totalement hors de lui.
F: Quand j’ai parlé avec Bryan Fuller, il était très impressionné par votre incorporation de mouvement ressemblant à une chorégraphie pour Dolarhyde. Pouvez-vous m’en dire plus ?
RA : C’est venu d’une ligne du roman, quand Harris décrit une manière stylisée de bouger face à la caméra dans la maison du meurtre. Il le décrit comme un danseur balinais (2). Je regardais ceci, je regardais cela et je prenais conscience de ce qu’ Harris pensait peut-être, et à mes yeux, ça avait une sorte de douceur kitsch et mignonne qui ne me plaisait pas. Mais je savais que ce côté stylistique allait m’intéresser. Je viens d’étudier le Butoh (3) qui est une forme de danse japonaise. C’est comme une étude biologique du corps à travers la musique et le mouvement, et certains sont très courts. Le corps est peint en blanc. C’est souvent associé à la mort, à l’anxiété et à l’agonie. C’est comme regarder son corps au moment de la mort. Je pensais que ce serait parfait pour Dolarhyde, parce que vous voyez vraiment tous les os du corps, mais vous voyez aussi le corps évoluer. C’est éreintant, très intense, c’est musculaire et sexuel aussi et je sentais que toutes ces choses apporteraient quelque chose au personnage et le rendrait hors du commun. Parce que la plupart du temps, ce qui lui arrive n’est pas une représentation (ndlt : au sens artistique), il est seul dans sa chambre, il est seul dans sa maison, donc il ne le fait pas pour quelqu’ un d’autre. C’est juste une chose sensuelle qui coule dans son corps, c’est kafkaien en un sens. Pour moi, c’est comme une métamorphose. (4)
F: J’ai entendu dire que vous teniez un journal comme Francis Dolarhyde
RA: Oui, je l’ai fait...
F: Pouvez-vous me dire ce que représentait ce journal pour vous et combien y en a –t-il ?
RA: Oui, ça prenait des formes variées. J’écrivais d’après le roman, pour commencer. C’était essentiellement un stylo, du papier et un cahier , comme un journal classique, et je notais juste dessus des grandes citations. Je les prenais toujours du roman. Mes écrits étaient très brouillons vers la fin du tournage parce que je n’arrêtais pas d’y revenir. Mais après, j’ai laissé couler librement et j’ai essayé de trouver les pensées derrière les actions qu’ Harris faisait vivre au personnage. C’était toutes sortes de choses. J’écoutais beaucoup de musique, j’avais fait une playlist et j’ai tiré un grand album de photographies. Certaines étaient réelles, concrètes, d’autres étaient très abstraites. Au début, avant que je n’étudie vraiment le personnage, c’était des choses aléatoires, et curieusement à mi-parcours, il s’est passé quelque chose et j’ai repris mes photos et j’ai pensé 'Ah c’est ce moment où… c’était cette petite scène '. Il y a également eu une image dans le petit trailer (celui de la saison 3 d’Hannibal) où l’on voit le tatouage dans son dos. J’ai pensé à plein d’images comme la torture médiévale et la corseterie, une espèce de serrage de corps avec du cuir, du fer, du métal, et du coup, certaines images avaient l’air d’emballer le corps comme le tatouage. C’est intéressant de voir comme tout cela est devenu subliminal. C’était presque comme écrire une sorte de personnage subconscient.
F: Maintenant que vous avez incarné ce personnage, qu’est-ce qui, chez Dolarhyde, est foncièrement effrayant et qui fait qu’on parle encore de lui et qu’on le ramène à la vie des années plus tard ?
RA: Je pense que la chose la plus effrayante chez lui - certainement en tant que personnage qui a été complètement ou partiellement dans son esprit - est que vous tombez un peu amoureux de lui. Vous voyez quelle vie tragique il a, et vous lui souhaitez le meilleur malgré les horribles choses qu’il a faites et vous voulez qu’il s’en débarrasse. Vous voulez qu’il émerge du bon côté et d’une certaine façon, c’est exactement là que se trouve Will Graham.Il voit que l’homme peut se racheter, qu’il y a une chance de rédemption, et Hannibal ressent le contraire, il a envie de le pousser vers les ténèbres. Ce que je trouve certainement fascinant chez Dolarhyde, c'était que je ne l’ai jamais vu comme un mauvais garçon. Je l’ai regardé comme une âme très très torturée, assez terrifiante, qui est tombée amoureuse d’une femme, je pense.
Notes des traductrices :
(1) Richard utilise le mot 'anathème' dans le sens où les cafards sont la bête noire des gens.
(2) Les chorégraphies des danses traditionnelles de Bali (le Legong) sont faites de mouvements et positions précises des mains, des doigts et du visage.
(3) Le Butoh (ou butō) est une danse japonaise née dans les années 60 en réaction aux traumatismes de la seconde guerre mondiale particulièrement aux bombardements d’Hiroshima et Nagasaki. Elle se caractérise par sa lenteur, sa poésie et son minimalisme. Qualifiée de subversif, le butō se danse souvent totalement nu, le corps peint en blanc et le crâne rasé. Le butō est plus un concept qu’une danse à proprement parler, c’est une forme d’expression de ses sentiments par le mouvement. Chaque mouvement par sa lenteur ou son geste est une écriture de son état. La performance du butō relève des mouvements pas toujours naturels qu’on impose à son corps.
(4) Ici, Richard fait référence à la métamorphose de Kafka. Le personnage principal se réveille un matin métamorphosé en horrible insecte. Sa famille l’enferme afin qu’il ne soit pas à la vue des autres et le rejettent. Son père essaiera aussi de le tuer à plusieurs reprises. De nombreuses interprétations en ont été faites, du traitement des juifs pendant la seconde guerre mondiale, à la relation que Kafka a eue avec son propre père, au rejet de personnes différentes. On dit qu’une situation est kafkaienne quand elle tombe dans l’absurde ou l’illogisme qu’affectionnait Kafka (particulièrement dans ' Le procès ')
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44 ans pour Richard Armitage ?
Sans blague, ça fait déjà un an de plus ? Mais il nous semble que c'était hier, le Crucible et tout le reste !
Nous souhaitons un très joyeux anniversaire à Monsieur Richard Armitage,
grand acteur et grand homme, qui nous charme et nous enchante chaque jour...
Et comme il est très généreux, il ne veut pas de cadeaux mais préfère que les fans donnent aux oeuvres de charité qu'il soutient. Alors, voici la dernière page qu'il a créé et pour laquelle il demande de l'aide: https://www.justgiving.com/richard-armitage17/
A ce propos, nous publions chaque jour et chaque soir, une photo et son commentaire sur Facebook et notre cadeau cette année sera la compilation d'une semaine dédiée aux acrostiches (à nos souhaits !). Mais caisse ? (correction automatique : "qu'est-ce") ? Il s'agit d'une "strophe fondée sur une forme poétique consistant en ce que, lues verticalement de haut en bas, la première lettre composent un mot ou une expression en lien avec le poème". C'est Wikipédia qui le dit ! Mais il vaut mieux qu'on vous montre.
Lundi
J'aperçois furtivement ce petit bout de langue,
On dirait qu'il humecte ses lèvres pour...
Hein ? Faut se réveiller ?
Non ! Pas déjà !!!Pic ©RAnet
Mardi
Langoureux espion
Ultime version d'un
Choix de vie
Audacieux :
Spy...Pic ©BBC
Mercredi
Bienheureux celui qui en possède une,
Amoureusement caressée ou qui,
Rugueusement, résiste sous les doigts
Barbe,
Elégant apanage du mercrediPic ©RAnet
Jeudi
Ténébreux héritier
Habité par la soif de l'
Or du dragon et la
Reconquête du trone
Incessante quête :
Nous te suivrons jusqu'au bout...Vendredi
Grand gaillard tout de cuir vêtu,
Un méchant qui ne demande qu'à être sauvé
Y perdre son latin et se noyer dans ses yeux...Pic ©RACentral
Samedi
Samedi sexy
Et Richard Armitage a oublié de fermer la chemise...
X-trême pouvoir de séduction !
Y résister ou pas ?Pic ©RAnet
Dimanche
Spéciale dédicace à Marie
Une spécialiste des "Ah être..."
Ne résiste pas
Non, lâche toi :
Y aller à fond sur cette main !Pic ©Sky1
Et puis, comme Richard Armitage nous inspire, voici un petit hommage des RA France...
J'ai fait un rêve... non... j'ai fait un RAive !
Aujourd'hui, le blog Richard Armitage France fête ses 3 ans et nous voulions vous remercier de votre indéfectible soutien et de votre adorable amitié : que notre dernier rêve soit le prochain à se concrétiser !!
Patricia Terre Nature nous a fait le plaisir de partager avec nous sa "première fois"... Merci, Patricia !
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Traduction de l'interview que Richard a accordé à thejakartaglobe.beritasatu.com le 24 juillet 2015
Traduction par Jolie Pensée
Richard Armitage passe du Prince nain au tueur La fée des dents (1)
L’acteur britannique Richard Armitage est Francis Dolarhyde, le tueur en série qu’il interprète dans le thriller Hannibal , « un grand travail de maîtrise » (Photo © AXN)
Après s’être aventuré dans des blockbusters tels que Captain America: the first avenger et la trilogie du Hobbit, l’acteur Richard Armitage revient sur le petit écran dans Hannibal.
La série d’horreur de Bryan Fuller est une série applaudie par la critique mettant en scène Hugh Dancy, Mads Mikkelsen et Gillian Anderson et qui en est actuellement à la deuxième moitié de sa troisième saison sur AXN en Asie, où chaque nouvel épisode est diffusé 12 heures après sa diffusion aux USA. A partir de ce week-end (2), les téléspectateurs et les Fannibals, c’est sous ce nom qu’on connait les fans de la série, vont pouvoir apprécier la performance de Richard Armitage en Francis Dolarhyde, un tueur en série et le personnage principal du Dragon Rouge de Thomas Harris, roman dont est tirée Hannibal.
Dolarhyde, aussi connu sous le nom de Fée des dents pour son penchant à mordre ses victimes, était précédemment interprété par Tom Noonan en 1986 dans le film Manhunter et par Ralph Fiennes en 2002 dans Red dragon . L’interprétation d’Armitage du tueur emblématique sera la première diffusée à la télé, ce qui permettra à l’acteur d’avoir une plus grande marge de manœuvre pour interpréter et jouer avec le personnage.
Au téléphone depuis Vancouver jeudi, Armitage a dit au Jakarta Globe que jouer Dolarhyde était pour lui une possibilité d’explorer quelque chose qu’il n’avait pas fait, ni joué avant.
" Travailler sur le Hobbit était une expérience participative épanouissante, mais c’était très technique, a-t-il dit. Donc, après la fin du Hobbit, je suis parti à la recherche d’un personnage, j’ai passé beaucoup de temps à chercher des films indépendants centrés sur les personnages."
Armitage a dit qu’il était un fan de Fuller et qu’il a suivi la plupart de son travail à la télévision, mais il a trouvé que Dolarhyde, en tant que Dragon Rouge dans l’histoire d’ Hannibal, était difficile à comprendre. Il a passé 10 jours à étudier le roman et à façonner son corps et il a été ravi d’apprendre que Fuller avait l’intention d’être fidèle au livre.
"Dolarhyde est un homme qui a connu la douleur, qui a eu une expérience amoureuse pour la première fois et il a eu ces terribles, déroutantes pulsions à vouloir détruire les familles afin de se renforcer lui-même." Il ajoute : " En tant qu’homme, j’avais de l’empathie et de la sympathie pour lui, mais je haïssais ce qu’il faisait aux gens et j’avais envie de le condamner. "
Dans les épisodes, Dolarhyde se décrit comme un fan d’Hannibal Lecter (Mads Mikkelsen) et traque la famille de l’enquêteur Will Graham (Hugh Dancy). Armitage nous a dit que la série allait dévoiler un dangereux triangle entre Lecter, Dolarhyde et Graham, chacun essayant de s’inciter ou de se stopper les uns les autres.
Armitage appelait Dolarhyde ' un grand travail de maîtrise ' et a dit qu’il était content d’avoir 6 épisodes à jouer dans Hannibal. Dans l’histoire d’origine, Dolarhyde s’appelle lui-même ' le dragon '. Harris dit que le personnage a été inspiré de la peinture de William Blake (3) ' The Great Red Dragon and The Woman Clothed in Sun ' (4)
" On peut le voir dans le présent, luttant contre ses difficultés d’élocution, tombant amoureux et il voit que sa liaison amoureuse se développe, c’est là qu’il commence à combattre la symbolique du dragon à l’intérieur de lui ", dit Armitage.
Il a appelé sa première journée de tournage ' l’épreuve par la neige ', parce que c’était une nuit d’hiver à Toronto, avec une température glaciale de -17°. La scène qui se tournait nécessitait qu’il soit dehors dans un jardin, nu et couvert de sang en hurlant sous la lune. C’est un aperçu de la bande annonce de la troisième saison d’Hannibal dont Armitage dit qu’il a dû s’armer de courage pour être debout nu face à l’équipe.
" J’ai eu plusieurs scènes où je jouais une histoire d'amour avec Reba McClane (jouée par Rutina Wesley), ces jours-là étaient sympa " dit-il. " Et il y a avait certains jours où ce qui se déroulait sur le tournage était pénible, alors je rentrais et décompressais de différentes façons, mais l’équipe était vraiment sympa et me soutenait et essayait de me rendre les choses pas trop horribles."
Même si Dolarhyde est un personnage dévorant, Armitage nous a dit qu’il était content d’avoir eu la possibilité de jouer sa scène préférée du roman.
"C’est quand le dragon et Francis sont séparés dans son esprit, c’est une sorte de schizophrénie, le dragon attaque Francis et lui arrache un bout de chair dans le dos. J’étais excité d’essayer et de découvrir comment il était possible de jouer cette scène où vous vous disputez et vous battez contre vous-même. "
Pour Armitage, Hannibal marque le retour à la télévision, c’est par ce moyen que sa carrière a connu de grands moments. A la base acteur de théâtre dans la grande tradition britannique, Armitage a d’abord connu le succès à la télé britannique en 2008 dans Spooks. A maintenant 43 ans, il dit que la différence entre les séries de la télé britannique et celles de la télé américaine se situe principalement au niveau de la conception de la production.
Pour pouvoir jouer Francis Dolarhyde, Armitage a dû adopter un langage américain pour toute la durée du tournage, mais également entre les scènes et en dehors du tournage.
" Affronter les difficultés d’élocution était assez difficile, à cet égard, ça me permettait de vivre dans le monde de Francis Dolarhyde ", dit-il.
Le travail post-Hannibal d’Armitage comprend un thriller médiéval Pilgrimage, tourné en Belgique et en Irlande. Actuellement en cours de production Brain on Fire (5), l’histoire vraie d’une fille souffrant d’une maladie rare du cerveau tourné à Vancouver.
" En ce moment, j’interprète un personnage très gentil et aimant, un vrai père de famille qui lutte très dur pour sauver la vie de sa fille, donc d’une certain façon, c’est un bon antidote à Francis Dolarhyde qui est un personnage destructeur ", nous a-t-il dit.
Notes de la traductrice :
(1) La petite souris s’appelle la fée des dents dans les pays Anglophones.
(2) L’article est paru le 24 juillet
(3) William Blake, artiste peintre, poète et graveur anglais du 18ème siècle. Certaines de ses peintures et gravures représentent des personnages, mi-homme, mi-démon. Son style gothique obscur lui valut d’être considéré par ses contemporains comme un excentrique. Une grande partie de ses œuvres est exposée à Londres à la Tate Gallery et au British Museum.
(4) ' The Great Red Dragon and the Woman Clothed in Sun ' (Le Grand Dragon Rouge et la Femme vêtue de Soleil) représente la lutte entre le bien et le mal.
(5) ' Brain on fire ': Film américano-canadien-irlandais produit par Charlize Theron et écrit et réalisé par Gérard Barrett, d'après le livre autobiographique de Susannah Cahalan. Richard a pour partenaires Chloë Moretz, Carrie-Anne Moss, Jenny Slate, Thomas Mann, Tyler Perry... Le tournage a commencé le 13 Juillet 2015 à Vancouver en Colombie-Britannique. Le film sortira en 2016. L'histoire: Une jeune journaliste du New York Post, nommée Susannah Cahalan, commence à avoir des problèmes de santé graves. Elle franchit la ligne entre la raison et la folie après qu'un agent pathogène inconnu ait envahi son corps et causé une réaction auto-immune. Il provoque une inflammation du cerveau, de la paranoïa, et des convulsions. Ses parents, divorcés, mettent de côté leurs différences et la veille alors qu'elle est hospitalisée et qu'elle ne se souvient plus de rien. Un médecin va s'intéresser à ce cas étrange... Richard joue le père de la jeune femme...
votre commentaire -
Hé, mais on ne regarde pas souvent les statistiques mais là,
on vient de voir que vous avez regardé 300 000 pages sur ce blog en 3 ans !
Réactions des RAFrance : émues et fières
(en vrai, on saute partout en hurlant mais ce n'est pas du tout photogénique !!)
et pour vous le prouver, voici notre cri du coeur :
MERCI, RAmies !
2 commentaires